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Bonus de protection anticopie pour les jeux vidéo

Alors que certains éditeurs ne défendent plus leurs logiciels qu’avec des mots de passe, d’autres relèvent le défi des pirates en incluant plusieurs niveaux de blocage au sein des jeux. Voire, comme une start-up française, en modifiant
la structure même des CD.

Des piles de disquette aux CD réinscriptibles en passant par les
warez, la copie des jeux vidéo est un sport couramment pratiqué dans le monde de l’informatique. Jusqu’à présent, les tentatives répétées des éditeurs pour protéger leurs ?”uvres
n’ont guère été couronnées de succès. Un état de fait auquel quelques-uns comptent remédier, dont une start-up française à la technologie prometteuse.Chez les dirigeants du secteur, l’heure n’est pas à l’optimisme, mais à la patience.
Jean-Claude Larue, le délégué général du Sell (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir), table ainsi sur les
Super Audio CD et la prochaine génération de consoles pour reprendre la main face au piratage. Soit une attente de deux à trois ans.Entre-temps, certains éditeurs, comme ID Software, ont décidé de limiter les frais en n’utilisant plus de dispositif anticopie. Les CD peuvent alors être dupliqués à volonté, seul le numéro de série inscrit sur la jaquette du logiciel
étant nécessaire pour jouer.Les concepteurs de dispositifs anticopie n’ont pourtant pas baissé les bras. Sony continue ainsi à faire évoluer sa technologie SecuROM. Depuis 2002, elle propose des trigger functions permettant aux développeurs de
placer au sein de leurs jeux plusieurs dispositifs d’authentification.Un joueur peut trouver les moyens de faire sauter la protection l’empêchant d’explorer un niveau de jeu, mais il se retrouve coincé au niveau suivant, bloqué par une autre protection. Autre astuce : Metamorphosis. Là, il s’agit de
mélanger le code du logiciel pour rendre plus difficile l’identification des bouts de code contenant les dispositifs de protection.

Des jeux rentables avant que l’on réussisse à les pirater

La principale nouveauté pourrait toutefois venir de l’industrie de la défense. Au sein du groupe Thomson-CSF, devenu Thalès, a en effet été développée une technologie anticopie, du nom de Tages, qui donne actuellement du fil à retordre
aux pirates. Implantée pour l’instant dans un nombre limité de jeux, Tages pourrait prendre de l’ampleur d’ici peu. Le groupe Thalès s’apprête en effet à créer spécialement une start-up, afin de lui confier le développement et la commercialisation
de cette technologie.Avec Tages, il est aussi possible de multiplier les dispositifs d’authentification au sein de jeu et de cacher les protections. Sauf qu’ici la technologie est non seulement logicielle, mais aussi matérielle. Le procédé démarre en effet
dès la gravure avec une matrice spécifique permettant, selon la société, de ‘ disposer les données de façon incompatible avec la structure préformatée des disques inscriptibles/ré-inscriptibles ‘.Tout CD utilisant Tages est ainsi doté d’une zone sécurisée pouvant contenir clés de chiffrement, données spécifiques du jeu et données système permettant de verrouiller une fonction logicielle. Une zone que serait a
priori
incapable de créer un graveur de CD standard. Il suffira alors aux développeurs d’un jeu d’inclure des appels vers cette zone pour faire fonctionner leurs logiciels uniquement avec un CD Tages.Coincé au sein de Thalès, le système n’avait été implémenté que sur peu de jeux jusque-là. Dorénavant sous l’égide d’une start-up, cette technologie pourrait bien décoller. La question du prix reste toutefois à résoudre. Le pressage
dans des matrices spécifiques, développées en partenariat avec
MPO, implique en effet obligatoirement un surcoût. Un prix que pourraient toutefois être prêts à payer les éditeurs.Les technologies modulaires comme Tages, qui permettent le développement dastuces spécifiques pour chaque logiciel, permettent de créer des titres non piratables avant un délai de quelque semaines. Délai qui pourrait suffire aux gros
éditeurs pour rentabiliser leurs jeux.

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Ludovic Nachury