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Bonnes occasions !

Spécialisée dans la réinsertion, l’association Actif permet à des chômeurs et à des jeunes en difficulté de retrouver du travail grâce à la rénovation et la revente de vieux ordinateurs.

Ecrans par palettes, claviers en pagaille, unités centrales jusqu’au plafond… Ce hangar de la zone industrielle de Lisses, en région parisienne, croule sous le matériel informatique. Nous ne sommes pourtant pas chez un grand constructeur, mais dans les locaux d’Actif, une association “d’insertion par l’économique” fondée en 1996 par d’anciens cadres d’IBM. Son objectif : faciliter le retour au travail pour les chômeurs de longue durée ou les jeunes sans qualification, grâce à la rénovation puis la revente d’ordinateurs usagés, donnés ou cédés à bas prix par des entreprises partenaires : IBM, l’Oréal, Cegetel, EDF ou France Télécom.Présent à Antibes, à Bordeaux et à Nantes, le réseau Actif-DPS emploie en permanence une trentaine de personnes en CDD d’insertion de deux ans, rémunérées au Smic.“Au départ, il s’agit de personnes qui ont perdu l’habitude de travailler et qui, parfois, n’ont aucune connaissance en informatique”, explique Richard Rogulski, président de l’association. A son arrivée, chaque nouvel employé commence donc par effectuer des travaux de manutention et de nettoyage de claviers ou d’écrans.Ensuite, les formateurs lui apprennent à ouvrir un ordinateur, à changer les composants, à installer pièces et logiciels.“On nous donne des responsabilités”, note Saïdou, 23 ans, le dernier embauché. “C’est un bon tremplin”, renchérit Daniel, 39 ans, en contrat depuis quatre mois.L’an dernier, 1 800 micros réhabilités ont été revendus par l’atelier de la région parisienne et 3 500 par l’ensemble du réseau. Les clients ? Des associations, des particuliers et des établissements scolaires. “Les écoles primaires représentent 50 à 60 % de nos ventes”, précise Richard Rogulski. “Le financement du matériel informatique étant à la charge des communes, c’est une bonne solution pour celles qui n’ont pas les moyens d’acheter d’équipement neuf.”Ces bons résultats permettent à l’association d’assurer son fonctionnement et, surtout, de remplir son contrat en matière d’insertion : depuis 1996, 70 personnes ont bénéficié de la formation. “Le taux de placement à la fin du contrat doit atteindre les 70 % chez nous, contre globalement 40 à 50 % pour la moyenne nationale”, se félicite Richard Rogulski.Parallèlement à l’activité de rénovation, la branche parisienne de l’association a lancé, dès la fin 1996, un programme original intitulé Fidji, Formation et insertion des jeunes par l’informatique.Le concept est différent puisqu’il s’agit, chaque année, de former aux services d’assistance informatique (hot line) une douzaine de jeunes de moins de 26 ans en situation d’échec scolaire.La sélection se révèle beaucoup plus stricte que pour la rénovation. “Fidji va plus loin et demande plus d’apprentissage technique, explique Richard Rogulski. Nous devons retenir des jeunes qui nous font sentir qu’ils ont envie de s’en sortir.” Les candidats retenus se voient proposer un contrat de qualification de deux ans, rémunéré entre 65 % et 80 % du Smic suivant l’ancienneté.La formation débute en janvier par une session de six mois de cours à l’IUT d’Orsay. Au programme : formation sur différents logiciels, expression écrite et orale, contact avec les utilisateurs et identification des problèmes. Les jeunes rejoignent ensuite le service informatique des entreprises partenaires, EDF, IBM, Alcatel ou la Banque de France.Jacques, 22 ans, vient tout juste de terminer son stage chez IBM. Le bilan se révèle très positif pour ce jeune homme qui ignorait tout de la micro deux ans plus tôt. Pendant 18 mois, il a installé des logiciels sur les postes des salariés, assuré des permanences au sein de la hot line et même formé des nouveaux embauchés à la messagerie interne. “Avant je passais d’un petit boulot à l’autre, maintenant je vaux de l’argent sur le marché du travail”, estime-t-il.Sur les 70 jeunes ayant suivi la formation depuis cinq ans, pratiquement tous ont trouvé du travail à la sortie. Malgré ces chiffres, Richard Rogulski reste lucide sur l’action de l’association. “C’est une goutte d’eau mais, compte tenu de nos moyens limités, nous ne pourrons jamais prétendre résoudre seuls le problème de l’insertion. Cela reste tout de même encourageant d’aider des gens qui, pour s’en sortir définitivement, doivent trouver une activité professionnelle et gagner leur vie.”Richard Rogulski espère d’ailleurs réussir à lancer d’autres projets, notamment la mise en commun de la rénovation de micros et l’assistance informatique. Il souhaiterait aussi lancer le programme Fidji dans d’autres villes : “Nous pourrions reproduire en région ce que nous faisons à Paris ou l’adapter aux demandes des PME locales, mais nous devons trouver suffisamment d’entreprises pour nous aider.” A bon entendeur…www.actif-france.asso.fr

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La rédaction