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Bluetooth concurrence l’infrarouge

Bluetooth est une technologie radio destinée à être utilisée sur les portables, les téléphones, les agendas de poche… Elle facilitera l’échange de données entre ces différents appareils.

Annoncé en mai de l’année dernière, Bluetooth est le nom de code d’une technologie de réseau sans fil qui a pour but de simplifier la communication entre les différents types de matériels électroniques : ordinateurs portables, téléphones cellulaires, appareils photo numériques, ainsi que les casques et les écouteurs. Plus de mille sociétés, parmi lesquelles Ericsson, Intel, Nokia et Toshiba, ont rejoint le Bluetooth SIG (Special Interest Group), le consortium créé pour en définir les spécifications techniques. Une première version de celles-ci a été publiée en juillet dernier. La disponibilité des premiers produits faisant appel à cette technologie est prévue pour le début de l’an 2000.

Une technologie inspirée de l’infrarouge

Bluetooth est une technologie sans fil opérant dans la gamme de fréquences des 2,4 GHz. Les spécifications prévoient un débit maximal de 1 Mbit/s entre les périphériques, pour une distance inférieure à 4 mètres. Au-delà, le débit tombe à 75 kbit/s. À bien des égards, cette technologie de proximité s’apparente à celle de l’infrarouge. Elle utilise d’ailleurs des couches logicielles identiques à celles définies par l’IrDA (Infrared Data Association). En revanche, la liaison radio permet de s’affranchir de la contrainte de visibilité imposée par une transmission infrarouge : les appareils n’ont pas besoin d’être alignés pour communiquer. L’ensemble des protocoles Bluetooth définit un espace de communication : le piconet. Au sein de cet espace, un appareil joue le rôle de maître et les autres sont esclaves (il ne peut y avoir qu’un seul maître par piconet, et seulement sept communications simultanées entre ce dernier et les esclaves). Le piconet peut être établi entre un portable et un téléphone GSM, par exemple. Dans ce cas, l’utilisateur se servira du réseau GSM pour se connecter à Internet. La connexion s’établira alors de manière totalement transparente. Pour établir et maintenir la communication, les appareils utilisent la technique radio dite du saut de fréquence (frequency hopping).
Le saut de fréquence est la technique la plus utilisée dans les réseaux locaux radio. En France, la bande de fréquences allouée aux réseaux radio est divisée en trente-sept sous-fréquences, dix d’entre elles formant une séquence. La transmission débute sur une fréquence puis, au bout de quelques millisecondes, s’établit sur une autre fréquence de la séquence choisie. Émetteur et récepteur sont donc synchronisés pour évoluer dans la même séquence au même moment.
Cette technologie influe très peu sur le débit des informations et est la moins sensible aux interférences : en cas de perturbations sur une fréquence, les informations sont retransmises quelques millisecondes plus tard sur la fréquence suivante.

Un mode de communication sécurisé


Dans l’espace piconet, l’appareil maître communique à tous les appareils esclaves son numéro d’identification, codé sur 48 bits, et son horloge, afin que tous les systèmes du piconet soient synchrones. Par ailleurs, les transmissions sont sécurisées. Bluetooth utilise soixante-dix-neuf canaux et assure 1 600 sauts de fréquence par seconde, ce qui rend plus difficile à un tiers l’interception des informations transmises. L’authentification des appareils se fait à l’aide d’une clé de 128 bits. Cette clé sera générée après que l’utilisateur a entré son mot de passe lors de l’initialisation de l’appareil.
Enfin, dans un piconet, tous les appareils ne sont pas en mode connecté, ce qui permet de limiter la consommation d’énergie. Ainsi, en veille (juste avant de joindre un piconet), l’émetteur radio Bluetooth consomme moins de 0,3 microampères (µA), contre 5 µA en moyenne pour la transmission de données et jusqu’à 30 µA quand il s’agit de la voix.

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JEAN-BAPTISTE SU