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Bluetooth 4.0 LE, une technologie prometteuse qui va se faire attendre

Lors d’une conférence à Sophia Antipolis, le Bluetooth SIG a confirmé l’arrivée de la norme 4 du Bluetooth sur quelques smartphones en 2011. Il faudra attendre deux ou trois ans pour une plus large diffusion.

Finalisée fin avril et disponible depuis juillet, la norme Bluetooth 4.0 Low Energy  (BLE) veut révolutionner le marché des produits du quotidien dotés de capteurs, que l’on trouve dans le sport, la santé, le contrôle d’accès, la domotique, l’automobile ou encore dans les loisirs interactifs. Ses promoteurs étaient réunis la semaine dernière à Sophia Antipolis, lors d’une conférence européenne organisée par le Bluetooth Special Interest Group (SIG).

Comme son nom l’indique, le Bluetooth Low Energy nécessite peu de puissance pour fonctionner. Pour schématiser, il est toujours « off » ou en veille, c’est-à-dire qu’il ne s’active que pour transmettre des données. Dans ce mode veille, le BLE consomme seulement 0,5 microampère. Et lorsqu’il transmet des informations, la consommation maximale ne dépasse pas les 15 milliampères. Cette économie permet à une puce Bluetooth Low Energy « single mode » de fonctionner de plusieurs mois à plus d’un an, avec une simple pile bouton.

Ce type de puce sera intégré dans de petits périphériques autonomes dont la fonction sera de se connecter à un smartphone, à une tablette, à un ordinateur portable, à un transmetteur… On parle pour le sport de podomètre et de cardiofréquencemètre, pour la santé de capteurs de pression sanguine, de glucose, de température, de poids, d’accès aux bâtiments, avec des capteurs gérant l’ouverture d’une porte, l’accès à un ordinateur ou  des appareils domotiques.

Les terminaux maîtres auxquels ces informations sont envoyées doivent être équipés de puces « dual mode ». Elles vont à la fois gérer du Bluetooth standard – pour se connecter à des appareils (oreillette, casque, clavier, souris, etc.) qui nécessitent un certain débit -, et du Bluetooth Low Energy – pour pouvoir communiquer avec les périphériques à base de capteurs.

Des capteurs partout

L’idée est que tous ces appareils puissent très facilement se connecter, séparément ou simultanément, sur un terminal maître auquel ils vont transmettre leurs informations. La portée du BLE peut aller jusqu’à 60 mètres. L’utilisateur pourra évoluer dans un environnement truffé de périphériques : chez lui, contrôle de l’éclairage, du chauffage, des appareils audio-vidéo ; dans sa voiture, pression des pneus, assistance au stationnement ; au bureau, ouverture des portes, déverrouillage de l’ordinateur ; dans ses activités sportives…

Le marché de la santé est aussi très prometteur, avec des applications permettant de surveiller à distance les fonctions vitales de personnes malades ou âgées, d’éviter quand cela est possible une hospitalisation coûteuse et contraignante.

Par ailleurs, le Bluetooth Low Energy va simplifier la connexion ou « appairage » entre deux appareils. Actuellement, connecter un kit Bluetooth à un téléphone nécessite souvent de naviguer au fin fond d’un menu et d’effectuer plusieurs manipulations. Le BLE va se rendre beaucoup plus transparent pour l’utilisateur.

Pas avant 2012-2014

Voilà pour les promesses du Bluetooth Low Energy. Mais dans les faits, cette révolution technique ne se matérialisera pas avant plusieurs années. Les industriels présents à la conférence organisée par le SIG se montrent prudents sur le sujet. La première étape consiste à équiper les téléphones mobiles, smartphones, tablettes, ordinateurs, etc. de puces BLE dual mode. CSR, EM Microelectronic, Nordic et Texas Instrument sont les premiers industriels à proposer ces puces.

D’après Anders Edlund, le directeur marketing du SIG, « le déploiement commencera par les smartphones haut de gamme l’année prochaine », avant d’arriver progressivement sur les téléphones mobiles, les tablettes Internet, les ordinateurs. « Mon intuition est que Nokia, l’un des gros promoteurs du BLE, sera parmi les premiers à l’intégrer »  estime Michel Beghin, directeur général d’Insight SIP, entreprise spécialisée dans la miniaturisation des modules RF.

Peut-être verrons-nous en 2011 quelques périphériques tirant parti du BLE, nous a déclaré Anders Edlund, évoquant des montres et des capteurs de proximité – pour le contrôle d’accès. Mais le gros de l’offre n’arrivera pas avant 2012-2014.

Une prévision que confirme Michel Beghin, pour qui les deux marchés qui devraient exploser le plus rapidement sont ceux des montres et des équipements pour les sportifs (cyclistes, coureurs, fitness…). « Le médical est un marché énorme et très prometteur, mais l’adoption du Bluetooth Low Energy y sera plus longue en raison des certifications plus nombreuses et longues à obtenir », analyse le DG d’Insight SIP.

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Marc Zaffagni