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BizTalk : Microsoft place les roues avant le moteur

La plate-forme d’échanges interentreprises BizTalk Server, de Microsoft, n’est pas prête. En attendant, l’éditeur fait la promotion de sa spécification BizTalk Framework 1. 0.

Al’instar des Tibco, Neon ou autres BEA, les fournisseurs de solutions d’intégration d’applications (EAI) n’ont, logiquement, pas tardé à planter leur étendard sur le marché du commerce interentreprises. Un gâteau gigantesque, qu’ils devront partager avec les nouveaux entrants – Ariba, Commerce One, etc. – et avec de ” vieux ” poids lourds, comme IBM et surtout Oracle.
Manque à l’appel de ce segment mirifique un géant pourtant incontournable de l’industrie du logiciel : Microsoft. Lequel argumente son retard. “Comme nous l’avons fait dans le domaine de l’analyse multidimensionnelle avec nos services Olap inclus dans SQL Server 7, notre objectif, avec BizTalk, n’est pas de révolutionner les échanges B to B, mais de les démocratiser”, explique Marc Gardette, chef de produits middlewares DNA 2000 chez Microsoft France. Pour cela, l’éditeur parie lourdement sur XML (eXtensible Markup Language). Une stratégie qui se traduit par la mise en ?”uvre du langage du W3C dans toutes ses lignes de produits, et dont le succès dépendra de l’ampleur de son adoption.
Pour favoriser et accélérer son essor dans le monde du commerce interentreprises, Microsoft a commencé par publier récemment la version 1. 0 de BizTalk Framework (BizF), une spécification portant sur la définition d’un format standard d’enveloppe de messages ou de documents XML échangés par deux parties (voir schéma). Celle-ci est le fruit des réflexions d’un comité de pilotage composé d’utilisateurs (American Petroleum Institute, Boeing, ou encore Merrill Lynch), d’éditeurs (Neon, Ariba, SAP, PeopleSoft, etc. ) et d’organismes indépendants (OAG, RosettaNet, etc. ). Dans le même temps, Microsoft fournit sur son portail réservé à BizTalk (www. biztalk. org) ses recommandations en matière de création de schémas XML métier. Plutôt que de recourir aux actuelles DTD (Document Type Definition), il préconise de décrire le contenu des documents impliqués dans une transaction commerciale (commande, facture, etc. ) au moyen du langage XML Data Reduced (XDR). Pour l’heure, le site BizTalk recense trois cents schémas, déposés par environ deux cents sociétés.
Tout cela ne rapporte pas un centime à Microsoft, qui a d’abord préféré évangéliser XML avec BizF avant de dégainer son arme suprême, BizTalk Server 2000, annoncée en mars 1999 et qui ne devrait pas voir le jour avant fin septembre 2000 ! Destinée aux grands comptes, cette plate- forme d’échanges interapplicatifs, d’emblée 100 % XML, exploitera divers protocoles de communication (HTTP, SMTP, FTP, MSMQ, DCOM, etc. ) et tout un ensemble de formats de données (X12, Edifact, fichiers plats, ADO Recordsets, etc. ). Aussi aboutie soit-elle, cette solution ne fera pas oublier que Microsoft n’est plus le seul acteur à miser grandement sur XML dans un contexte B to B

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Stéphane Parpinelli