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BITCOIN, la monnaie virtuelle qui fait peur

PayPal, Google Checkout, cartes d’achat prépayées… Les porte-monnaie virtuels sont courants. Mais voici que débarque Bitcoin, la véritable monnaie virtuelle ! De quoi s’agit-il ?

Les geeks en sont fans, mais elle provoque des débats passionnés. Voici venir Bitcoin, une monnaie virtuelle, forgée par ses utilisateurs, qui s’échange de façon décentralisée. Pour certains, c’est une révolution, pour d’autres, une simple arnaque…Il faut dire que ce projet, né il y a à peine deux ans, est étrange. Bitcoin est une monnaie virtuelle en peer to peer qui permet à quiconque d’envoyer et de recevoir des “ pièces numériques ” ? les bitcoins (ou BTC) ? de façon anonyme. A l’image des réseaux de partage de fichiers, Bitcoin ne dépend d’aucune autorité : aucune institution financière ne supervise les flux de monnaie et les frais de transaction sont quasi inexistants. Pour ses défenseurs, il s’agit d’une technologie expérimentale. Selon les dires de la foire aux questions du projet, “ Bitcoin tire sa valeur de son acceptation comme moyen de paiement. Sa valeur initiale sur le marché a été obtenue lorsque les gens ont spéculé que, de par ses propriétés, la monnaie serait ensuite acceptée par d’autres ”. Et ça a marché !On trouve désormais plusieurs bureaux en ligne pour échanger des dollars ou des euros contre des bitcoins et vice versa. Et il est possible d’acheter des produits réels avec ces pièces virtuelles auprès d’une liste de vendeurs qui ne cesse de s’accroître.

Un réseau P2P et aucun intermédiaire

Pour l’utiliser, c’est très simple : il suffit de télécharger le logiciel disponible sur http://bitcoin.org, le site officiel du projet. Celui-ci est libre et ressemble comme deux gouttes d’eau à un logiciel de partage de fichiers P2P BitTorrent. Une fois installé, il se connecte automatiquement au réseau et devient votre “ portefeuille ” : il indique votre solde de BTC et vous permet d’envoyer et de recevoir des paiements grâce à une adresse Bitcoin qui vous est attribuée. Attention, les pièces que vous avez gagnées sont liées au logiciel et disparaissent si vous le supprimez ou si vous formatez votre disque dur sans les avoir sauvegardées auparavant.Pour ce qui est du fonctionnement, l’idée est simple : se passer d’intermédiaire pour faire circuler de l’argent entre deux individus. Pour cela, le concepteur du système a recours à un réseau P2P décentralisé et utilise un système de cryptage pour sécuriser les transactions. Ainsi, il n’est pas nécessaire de passer par un tiers de confiance, telle une banque. Les échanges réalisés grâce au logiciel sont directs, anonymes et sûrs, grâce à un système de cryptographie asymétrique imparable, comme on en retrouve dans des logiciels tel Pretty Good Privacy (PGP) : chaque pièce Bitcoin est une suite de signatures numériques. Lorsqu’elle est transmise, une pièce contient la clé de cryptage publique de son propriétaire. Et, quand elle “ change de main ”, la pièce est signée par la clé privée de son ancien propriétaire, avant d’acquérir la clé publique de son nouveau possesseur. Les algorithmes imaginés par ses développeurs gèrent les transactions, qui sont enregistrées sur un journal public et anonyme, stocké sur toutes les machines qui composent le réseau ! Ce procédé interdit aux petits malins de piéger le système, notamment en tentant de répliquer des pièces. On a ainsi affaire à un système de paiement, sans banque, et très sécurisé.Quant aux produits et aux services que l’on peut acheter avec des bitcoins, leur liste, assez impressionnante, est recensée sur le site du projet. Une majorité est orientée “ geeks ”, mais on trouve aussi des produits alimentaires ! Bien entendu, l’anonymat que procure le système peut servir à couvrir des activités illégales…

Une économie florissante

L’économie Bitcoin est en tout cas florissante : il existe, au moment où nous écrivons ces lignes, 6 675 600 bitcoins (BTC ), un chiffre consultable en temps réel à l’adresse http://tinyurl.com/3kqba6a. Selon Forbes, environ 30 000 dollars seraient échangés chaque jour en BTC. Quant à la valeur nominale d’un BTC, elle peut être vérifiée sur les bureaux de change spécialisés, comme MTgox.com ou Bitmarket.eu, et se situait fin juin à un peu plus de 12 euros pour un BTC. La spéculation sur le BTC bat son plein, puisqu’en janvier 2011, un BTC s’échangeait pour à peu près 1 dollar. Mais l’augmentation automatique du BTC est normale, et même prévue par le système ! En effet, dès le départ, le nombre total de bitcoins qui seront générés a été fixé par l’algorithme à près de 21 millions. Cette génération est progressive : étant 100 % distribuée, la monnaie est générée par les utilisateurs eux-mêmes, grâce au logiciel qu’ils installent. Il suffit pour cela d’activer l’option “ générer des pièces ” du programme : dès lors, votre ordinateur devient un “ nœud ” du réseau, participe à sa bonne santé et contribue, par sa puissance de calcul, à vérifier la validité des transactions, stockées par “ blocs ” de données.Si votre ordinateur termine le calcul de l’un de ces blocs de transaction, le système vous attribue une pièce. Mais, attention, ces pièces “ gratuites ” sont générées à un rythme défini à l’avance “ pour que lors des premières années du réseau, 1 050 000 pièces soient créées. Ce montant est divisé par deux tous les quatre ans ”, indique la FAQ du projet. C’est peut-être bien le moment d’en profiter !

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Eric Le Bourlout avec Stéphane Viossat