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Bertrand Bouniol (César SA)

‘ Malgré leurs discours, les grands éditeurs de PGI ne s’intéressent pas aux PME ‘

Après plus de dix-huit ans de R&D chez Bull, ce docteur ès sciences devient DSI de César SA, un fabricant de costumes et de cotillons. Sa mission : bâtir un SI desservant douze filiales réparties sur quatre
continents.Décision Distribution : Vous avez longtemps encadré des projets innovants de bases de données et d’outils d’administration chez Bull. Pourquoi faire le choix de devenir DSI d’une PME ?


Bertrand Bouniol : Après dix-huit ans de R&D, j’avais fait le tour de la programmation en code hexadécimal (rires). J’ai donc décidé, en 2003, de franchir le Rubicon et de rejoindre une entreprise utilisatrice.
Travailler dans une PME est un challenge d’autant plus passionnant que la latitude d’action est grande. C’était particulièrement le cas chez César, où le poste de DSI venait d’être créé. L’entreprise a en effet multiplié les acquisitions depuis dix
ans et se retrouvait à la tête de douze filiales dans le monde sans aucune infrastructure informatique commune. Lors des entretiens d’embauche, le PDG de la société m’avait prévenu : ‘ Nous avons conçu un schéma directeur
avec un consultant. Il faut désormais tout mettre en place. ‘
Ce pari m’a enthousiasmé ! Embaucher un DSI issu du monde des fournisseurs n’est pas quelque chose d’habituel…


Effectivement, j’ai un parcours hors normes. Mais, par rapport à d’autres candidats issus de PME, j’avais un avantage certain : ma connaissance intime du monde de l’offre. Et, comme il fallait bâtir le système d’information, cela
signifiait que ce futur responsable informatique allait consacrer quasiment tout son temps à négocier avec des constructeurs et des éditeurs. Votre premier projet chez César ?


La mise en place d’un PGI. Nous avons choisi X3 d’Adonis, en premier lieu, car cet éditeur a des filiales à l’étranger qui pouvaient nous accompagner dans nos déploiements, par exemple aux États-unis ou en Chine, et en second lieu, parce
que nous avons trouvé chez cet éditeur une écoute et une disponibilité rares. Malgré leurs discours actuels, les grands éditeurs de PGI ne s’intéressent nullement aux PME bien que celles-ci aient des besoins énormes. Elles ont en effet les problèmes
des grands comptes, mais pas leurs moyens, ce qui les rend particulièrement exigeantes.Votre second projet a été de mettre en place un outil de travail de groupe mondial…


Oui, et nous avons choisi eRooms de Documentum pour sa facilité d’utilisation et son ergonomie. Jusqu’à présent, les filiales se transmettaient les documents ?” listes de prix, tableaux de bord, catalogues, etc. ?”
sous la forme de pièces jointes Excel ou Word, intégrées à des e-mails. Vous pouvez imaginer le chaos que cela représentait dans la pertinence des informations et la gestion des versions. Désormais, les salariés disposent d’une cinquantaine
d’espaces de travail thématiques et sécurisés, où sont accessibles en ligne les dernières versions des documents. Nous avons une banque d’images en ligne alors que nous devions auparavant envoyer les photos de nos produits par CD-Rom à nos filiales
en Asie ou aux États-Unis. Les salariés se sont bien adaptés et nous prévoyons d’ouvrir l’outil progressivement à certains de nos prestataires.Quels sont vos prochains chantiers ?


Je vais continuer à rationaliser le parc de toutes les filiales et renégocier les contrats avec les fournisseurs afin de faire baisser nos coûts de fonctionnement informatique de 20 %. Quant aux nouveaux projets 2005, il y a d’abord
la sécurité avec la nécessité d’harmoniser nos procédures d’accès et nos antivirus. Aujourd’hui, notre parc ressemble à un véritable CeBIT ! Je m’attaquerai ensuite à l’informatique mobile en testant des matériels adaptés à nos responsables et
à nos commerciaux.

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Didier Géneau