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Bertelsmann reste attaché à ses clubs de livres

La prise de contrôle de France Loisirs souligne l’importance du réseau de diffusion pour le groupe. N’en déplaise aux promoteurs du seul e-commerce.

Dans l’ombre de ses projets télévisuels (RTL) et dans l’industrie discographique (BMG, Napster), le groupe allemand Bertelsmann n’en oublie pas, pour autant, son important pôle de vente de produits par clubs ou en ligne. En témoigne la récente prise de contrôle à 100 % de France Loisirs, que Bertelsmann partageait jusqu’ici à parité avec Vivendi. Ainsi, l’important club de livres français rejoint pleinement Direct Group Bertelsmann, la filiale rassemblant depuis l’été dernier l’ensemble des clubs de livres, de disques et les activités de commerce électronique détenu par le groupe de médias allemand. Direct Group représente un chiffre d’affaires de 7 milliards de marks (soit environ 3,5 milliards d’euros), pour l’exercice 2000-2001, réalisé grâce à près de 28 millions de membres de clubs. L’acquisition des 50 % de France Loisirs encore détenus par Vivendi ne devrait que peu modifier la stratégie de Direct Group en France, indique, son porte-parole, Gerd Koslowski. “ France Loisirs est déjà très bien positionné “, rappelle-t-il, rejetant l’idée de débaptiser le club. Cette montée en puissance de Bertelsmann est corrélée au départ de son président, Thomas Middelhoff, du conseil d’administration de Vivendi Universal.Apparemment, ce renforcement de l’activité club de livres n’est pas lié à une plus grande imbrication avec la vente en ligne de produits culturels. La coopération entre les clubs de livres et BOL (Bertelsmann Online), le portail de vente de livres, de disques et de vidéos sur internet, est déjà initiée, bien que timidement.

Une approche duale aussi appliquée aux États-Unis

Aux États-Unis, Bertelsmann poursuit également cette approche duale. Indépendamment de l’éditeur Random House, appelé à devenir, dès le mois prochain, la marque de l’ensemble de ses propres activités livres, le groupe de Gütersloh y détient, notamment, 50 % du club de livres Bookspan, le club de disques BMG Music Service (12 millions de membres) et le site de vente en ligne CD Now, fort de quatre millions de clients, acquis l’an dernier au prix de 117 millions de dollars (130 millions deuros). Direct Group contrôle, en outre, 40 % du site de vente en ligne du libraire Barnes & Noble, le numéro 2 du secteur outre-Atlantique.
Le groupe allemand semble toutefois avoir renoncé à intégrer ses activités de commerce électronique et de clubs avec sa propre production musicale. Le décroisement des liens avec Vivendi Universal dans ce domaine devrait, là aussi, se concrétiser. Bertelsmann souhaite se séparer de Get Music.com, son joint-venture avec le groupe français.

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François Laforgue, à Berlin