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Bercy beaucoup

L’État n’avait plus le choix. Pouvait-il encore maintenir une politique “umtésienne” presque indécente au vu de la sinistrose qui fait rage dans les télécoms ? Aveuglé…

L’État n’avait plus le choix. Pouvait-il encore maintenir une politique “umtésienne” presque indécente au vu de la sinistrose qui fait rage dans les télécoms ? Aveuglé par le jackpot des licences, le ministère des Finances a attendu des mois avant de se rendre à l’évidence : le montant des licences UMTS doit être revu à la baisse. Mais quitte à désavouer une politique gouvernementale, autant le faire avec panache : le coût des licences passe carrément de 4,95 milliards d’euros à 619 millions d’euros (plus 1 ou 2 % du chiffre d’affaires des opérateurs). Cette incroyable ristourne, qui ferait pâlir un marchand de tapis casablancais, montre qu’il ne s’agit pas seulement de “dommages et intérêts” offerts aux opérateurs. Bercy compte sur ce coup d’éclat pour réveiller tout le secteur des télécoms, moteur important de l’économie nationale. L’effet psychologique de l’annonce n’a pas tardé. Le jour même, les actions des opérateurs français enregistraient des hausses entre 6,8 et 9,6 %. L’ensemble du secteur n’a pas tari d’éloges quant à la décision de Bercy et témoignait d’une confiance retrouvée… Passé les effusions, les telcos ragaillardis pourront, tant bien que mal, repartir à l’attaque. De son côté, Bouygues Telecom se frotte les mains. Lui qui avait boudé les licences, en prétextant que l’UMTS n’avait aucun intérêt, va pouvoir profiter de laubaine sans avoir vraiment souffert des tumultes de ces derniers mois. Il devrait bientôt dévoiler ses réelles intentions et récolter les fruits de son joli coup de bluff.

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Julie De Meslon