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Benoît Thieulin (SIG) : ‘ Favoriser la syndication de contenu entre les ministères ‘

Le département multimédia du service d’information du gouvernement (SIG) se réorganise autour d’Agora. Cet outil unique de gestion de sites web se déploie dans les services du Premier ministre.

01 Informatique : Pourquoi avez-vous lancé, l’an dernier, le projet Agora ?Benoît Thieulin : Pour rationaliser nos outils. En effet, le département multimédia du SIG gère pas moins de six sites internet, dont quatre reposaient sur des technologies différentes. D’où, des complications tant
pour la gestion des contenus que pour la maintenance technique. Nous avons donc opté pour une architecture de gestion de contenu unique. Avec deux objectifs : technique, puisque nous capitaliserons désormais notre expertise sur un seul
environnement technologique ­ Spip/PHP pour l’essentiel ; éditorial, ensuite. Cet outil unique et convivial nous permettra de demander aux autres services du Premier ministre, eux aussi producteurs de contenu, de les éditer directement en
ligne. Ainsi, grâce à Agora, nous internaliserons une plus grande part de nos développements et poursuivrons la décentralisation des mises en ligne.Quelle est la réflexion à la base de cette réorganisation ?D’abord, nous devions trouver un moyen de raccourcir les délais et de diminuer les coûts, parallèlement à une forte demande de développement ou de création de sites internet. Pour relever ce défi, nous avons décidé d’internaliser
davantage les développements sur les sites. Avec Agora, la charte graphique, les squelettes et le contenu de
retraites.gouv.fr, par exemple, ont été réalisés en interne en quelques jours seulement, sans coût supplémentaire. Ensuite, nous sommes confrontés à une inflation de contenu et de sites, alors
que nos moyens, notamment humains, sont limités. La décentralisation de la mise en ligne constitue le premier élément de réponse à ce problème. Le département multimédia pourra ainsi se concentrer davantage sur la rédaction de contenu web spécifique
et sur l’enrichissement du contenu produit et mis en ligne ailleurs. Il jouera également un rôle de coordination. Le second élément de réponse réside dans la syndication de contenu (indexation automatisée du contenu d’un site mis instantanément à la
disposition d’autres sites), permise par le choix de XML à travers Spip-Agora. Nous éviterons ainsi les redondances de mise en ligne, voire d’écriture pour un même contenu sur différents sites. Nous allons commencer à penser en termes de flux
d’information, et non plus de sites internet !Comment votre département est-il aujourd’hui structuré ?Il y a deux ou trois ans, il se composait exclusivement de rédacteurs polyvalents, qui produisaient leur propre contenu web, l’encodaient, le transféraient sur les serveurs, etc. C’était l’époque des pionniers bricoleurs. Depuis,
internet s’est professionnalisé, et nous nous sommes organisés par métier. Aujourd’hui, le département est structuré en trois cellules distinctes : l’une technique (trois intégrateurs et développeurs récemment formés au langage PHP), qui
développe et gère nos sites internet ; la deuxième éditoriale (cinq rédacteurs de profil Sciences-Po), qui produit du contenu texte et vidéo ; et la troisième web-marketing (bientôt deux personnes), chargée des plans de promotion des sites
internet et de leur évaluation au quotidien. Ce dialogue permanent entre ces trois cellules établit progressivement une véritable chaîne de production multimédia. Le tout dans un espace ouvert…Vous allez renforcer votre cellule de veille stratégique et web marketing…Nous recrutons, en effet, une deuxième personne. Cela afin de mieux préparer les plans de promotion des sites internet lancés par le gouvernement. Mais aussi parce que nous voulons généraliser l’évaluation quotidienne de nos sites
afin d’adapter constamment l’offre d’information et de service à la demande exprimée par les internautes. Enfin, parce que, préalablement, nous devons améliorer notre veille stratégique, mieux connaître ce qui se réalise déjà sur le web, et analyser
l’existant. Nous fixerons ainsi plus précisément la stratégie d’un site internet avant de le créer.Le déploiement d’Agora change-t-il la nature des relations que votre équipe entretient avec d’autres producteurs d’informations ?Agora sera diffusé dans les prochaines semaines sous licence GPL, et donc disponible pour tous. Si nous avons retenu cet outil pour les services du Premier ministre, les ministères, eux, conservent la liberté de l’adopter ou non.
Mais le plus important réside moins dans le choix d’un système unique que dans l’interopérabilité des systèmes entre eux. Concernant l’intégration du contenu produit ailleurs, nous formaliserons davantage nos relations ­ en allant peut-être jusqu’à
une contractualisation interservices. La version 2 d’Agora devrait comporter un workflow plus abouti et un intranet de production du contenu sur le modèle de ce que la Documentation française va réaliser avec
service-public.fr.

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Christine Peressini