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Benoit Louvet (i-Mode): ‘ Notre objectif est d’assurer une continuité avec l’Internet fixe ‘

Unique détenteur hexagonal d’une licence i-Mode, Bouygues Telecom entend bien capitaliser dessus, sans trop se soucier de l’arrivée de la 3G chez ses concurrents.

01net. : Près de trois ans et demi après le lancement de l’i-Mode sur le marché français, quel bilan faites-vous de ‘ l’Internet de poche ‘ à la mode Bouygues Telecom ?
Benoit Louvet (Directeur multimédia mobile i-Mode de Bouygues Telecom) : Nous avons lancé i-Mode le 15 novembre 2002 sur une idée simple et novatrice en terme de modèle économique. Dans cet écosystème, l’opérateur
se rémunère sur le transport des données et la quasi-totalité (86 %) des revenus générés par un service i-Mode est reversée aux éditeurs de contenus. Résultat, l’i-Mode c’est désormais près de 300 services, dont près d’un tiers en accès
gratuit (comme les Pages Jaunes), et 1,4 million de clients (en forfait) chez Bouygues Telecom. Nous ne communiquons pas sur le nombre d’utilisateurs proprement dit. La facture globale d’un client i-Mode est actuellement supérieure à celle d’un
client non i-Mode.Quels sont les services les plus prisés par vos clients ? Tout d’abord, tout ce qui concerne la personnalisation du mobile (sonneries et fonds d’écran). C’est un pôle qui génère aujourd’hui 40 % des revenus. Viennent ensuite les jeux (près de 300 titres disponibles), notamment grâce
de petites structures comme Zenops Games qui, historiquement, ont accompagné le développement de l’i-Mode sur le marché français. Et en troisième position les services tels que la consultation des Pages Jaunes ou de la météo, mais aussi tout ce qui
concerne les messageries instantanées comme MSN [45 000 utilisateurs qui payent un abonnement mensuel de 2,50 euros, NDLR], Yahoo Messenger, AIM, ou plus récemment Sky Messenger de Skyrock.


Nous avons également constaté un taux de fréquentation impressionnant pour eBay, une solution qui permet à tout un chacun de suivre ses enchères en mobilité.Des messageries instantanées, eBay, on se rapproche de l’Internet classique…Notre objectif est de nous caler de plus en plus sur le modèle Internet et, en effet, d’assurer une continuité avec l’Internet fixe. Ceci étant, nous avons pris le parti en tant qu’opérateur de ne pas investir un centime d’euro dans le
contenu. Il revient donc aux éditeurs de fournir un contenu suffisamment attractif pour que nos clients aient envie d’accéder à ces services.Qu’en est-il alors des applications plus spécifiquement liées à l’Internet mobile ? De nouvelles applications sont toujours en cours de développement. Nous testons, par exemple, en ce moment avec la RATP, Navigo (la carte de transport sans contact) sur mobile. Une solution qui permet notamment de recharger sa carte sur
un site i-Mode. Dans un autre registre, depuis deux mois, Google est présent sur i-Mode, avec du Web et de l’image, mais aussi Google mobile [qui renvoie vers des sites adaptés à la lecture sur téléphone, NDLR].


Ceci étant, il faut tout de même reconnaître que le développement de l’Internet mobile risque de prendre du temps. Car aujourd’hui, près d’un tiers de nos clients ne savent pas faire de SMS.Avez-vous observé une migration de vos clients vers les offres 3G lancées en 2005 par les deux autres principaux opérateurs du marché, Orange et SFR ?Nous n’avons constaté aucune érosion de notre base client pour une raison simple, la 3G n’est pas encore aujourd’hui un phénomène qui touche largement le grand public. Et la plupart de nos clients ne savent pas ce que cela veut dire.La musique et la télévision sont-ils présents sur i-Mode ? Oui en i-Mode HD [ou i-Mode haut-débit, avec la technologie Edge, qualifiée de 2,75G, NDLR]. Concernant la musique, nous avons trois acteurs majeurs : Musiwave, Universal et 123 Multimédia qui à eux trois
proposent un catalogue très complet de plusieurs centaines de milliers de titres. Pour 5 euros, il est possible de télécharger trois titres. Une fois récupérés, les morceaux restent sur le téléphone et ne sont pas transférables sur un PC.
Sinon, il est possible grâce à un code d’accès de les télécharger directement sur son PC.


Pour la télévision, nous avons un partenariat avec TPS. La consultation de programme revient à 30 centimes d’euro la minute auxquels il faut ajouter des frais d’accès mensuels de 5 euros ou de 3 euros si l’on est déjà abonné
à TPS.

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Propos recueillis par Philippe Crouzillacq