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BEA Systems à la croisée des chemins

Parvenu à un point d’inflexion stratégique selon le Gartner Group, BEA Systems amorce un virage vers le développement rapide avec les annonces faites lors du eWorld (San Diego), tout en préservant la robustesse de sa plate-forme en production.

Fort de sa bonne santé financière (976 M$ de CA en 2001, en hausse de 19 %) et d’un marché des serveurs d’application J2EE prometteur, BEA Systems fait face aujourd’hui à une concurrence toujours plus accrue. En bas de gamme, les initiatives open source deviennent crédibles. En haut de gamme, marché plus naturel de l’Américain, IBM, Oracle et Sun iPlanet attaquent son leadership avec des serveurs d’application de plus en plus compétitifs.L’avance technologique de BEA s’amenuise. “Cet éditeur se trouve à un point d’inflexion stratégique. Sans un nouveau modèle économique et une diversification de ses marchés, il sera confronté à une baisse de son taux de croissance et de sa part de marché dans les deux prochaines années. Des changements sont nécessaires quant à sa culture d’entreprise, son management, son mode de vente et ses technologies”, affirme Yefim Natis, directeur de recherche au sein du Gartner Group.

Faciliter la création d’applications J2EE

Il n’en fallait pas plus pour que l’éditeur profite de la conférence des développeurs eWorld, qui s’est tenue fin février en Californie, pour présenter les prémices de sa nouvelle orientation stratégique, mettant l’accent sur Java et sur les communautés de développeurs. Outre la mouture 7.0. de son serveur d’application WebLogic Server, certifiée conforme à la version 1.3 de la plate-forme J2EE, l’Américain a dévoilé l’outil de développement WebLogic Workshop, ainsi qu’une édition intégrée de sa plate-forme WebLogic ; celle-ci rassemble son serveur d’application, ses offres de portail et d’intégration d’applications, ainsi que WebLogic Workshop.
Ce dernier (ex-Cajun) remplace les outils de développement commercialisés par sa filiale WebGain, dont le succès n’a jamais été probant. BEA fournit ainsi à ses clients tous les outils pour élaborer une architecture applicative internet. La tentation est grande, en effet, de proposer des outils propriétaires pour conserver sa clientèle.Cette vision technologique est inspirée par de nouveaux dirigeants venus tout droit de chez Microsoft, tel Tod Nielsen, responsable du marketing de BEA Systems. Objectif : faire de WebLogic Workshop un environnement de développement intégré qui aide les développeurs procéduraux des entreprises à concevoir des applications J2EE sans devoir maîtriser ni les concepts d’objets, ni les nombreuses interfaces de programmation de la J2EE.

Un retour sur le marché des services web

BEA a aussi annoncé l’initiative Dev2Dev, équivalent du site MSDN de Microsoft. WebLogic Workshop et Web- Logic Server 7.0 marquent également le retour au premier plan de l’Américain sur le marché des services web, terrain jusqu’ici caractérisé par son absence d’offre majeure. Le danger semblait important.Selon les analystes américains, 60 % des entreprises d’outre-Atlantique expérimentent actuellement les services web, mais seules 6 % d’entre elles pensent à BEA Systems dans ce domaine. Il est pourtant l’un des éditeurs fondateurs du consortium WS-I (Web Services Interoperability) avec IBM et Microsoft, entre autres.beasys.fr

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Jean-François Masler et Lionel Sarrès