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BEA et IBM s’empoignent pour imposer leurs serveurs d’applications

Les deux principaux vendeurs de serveurs d’applications s’opposent sur le plan commercial, mais aussi dans leur vision du marché.

En un an, les positions sur le marché des serveurs d’applications se sont bien décantées. Les petits éditeurs ont continué à disparaître, et les plus gros ont conforté leur domination. Le mouvement de concentration s’est ainsi poursuivi en 2000 avec les acquisitions des spécialistes Gemstone et Blue-stone, respectivement par Brokat et Hewlett-Packard. Dans le même temps, BEA et IBM sont devenus les leaders incontestés du marché du serveur d’applications compatible J2EE (Java 2 Enterprise Edition) : ils devraient totaliser à eux deux près de la moitié des ventes de l’année 2000. On n’est donc plus dans la phase d’évangélisation. Ces deux éditeurs, qui figurent régulièrement en ” short list ” dans les projets d’infrastructure des entreprises, s’affrontent aujourd’hui durement à coups d’annonces de références gagnées sur le concurrent.Cette guerre commerciale s’expli-que notamment par l’absence, a priori, de grosses différences entre les produits. Chaque éditeur revendique en effet un strict respect des spécifications de J2EE. Pour IBM, dès que l’ensemble du catalogue produits sera certifié – à commencer par son logiciel maison WebSphere -, le serveur d’applications ne sera plus considéré que comme une commodité. Dès lors, la différence se fera avant tout sur les enrichissements fonctionnels et sur la qualité de leur intégration. “ça va être une course aux armements “, prédit Jocelyne Attal, vice-présidente marketing, transformation et intégration du groupe IBM Software. La récente annonce d’un module de personnalisation pour WebSphere, qui combine à la fois gestion de règles et filtrage collaboratif, illustre cette tendance.Du son côté, BEA se prépare également à doper les fonctions de son serveur d’applications. Pour autant, il se refuse à le banaliser. Les performances sont encore perçues comme un critère de différenciation essentiel. “Lors de la phase maquette, les clients procèdent à des tests de montée en charge “, argumente Pierre-Olivier Chotard, directeur marketing pour l’Europe de BEA. Et la marge de progression des serveurs d’applications semble importante : WebLogic vient seulement d’égaler le niveau de performances du moniteur transactionnel Tuxedo. Le marché sanctionne aussi la réactivité des éditeurs. “La vitesse et le degré d’adoption des nouveaux standards sont un facteur de choix déterminant, constate Mike Gilpin, vice-président du Giga Group. En effet, les entreprises voudront disposer de plates-formes capables de faire tourner les logiciels certifiés pour serveurs d’applications J2EE.”Et, sur ce terrain, BEA a pris une bonne longueur d’avance à IBM.

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Olivier Roberget