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Be s’en remet aux terminaux Internet

Après une longue période d’hésitation, Be Inc. précise sa stratégie. L’accent n’est plus mis sur BeOS, mais sur sa version embarquée, BeIA. L’éditeur se sert désormais de BeOS comme d’un produit d’appel.

Après plusieurs mois d’attente, Be a officiellement lancé BeIA (Internet Appliance), une version embarquée de son système d’exploitation BeOS. Connu auparavant sous le nom de code de Stinger, BeIA avait été présenté pour la première fois au Comdex de Las Vegas en novembre dernier, implémenté sur une tablette graphique coréalisée avec National Semiconductor.

“Notre but est de l’intégrer dans toutes sortes d’appareils. Dans les réfrigérateurs, par exemple, mais surtout dans tout ce que l’on nomme appliances : des terminaux Internet aux terminaux dédiés, comme les consoles de jeux, en passant par les téléphones mobiles”, explique Jean-Louis Gassée, le président français de Be Inc. Un choix circonstanciel, dicté par le marché : IDC fait en effet la part belle au secteur des appliances dans les cinq prochaines années (voir encadré), prédisant même des volumes de ventes dépassant ceux des PC en 2002 aux Etats-Unis. Be s’investit donc à fond dans ce nouveau créneau. Tout en annonçant travailler avec le fabricant de cartes mères taïwanais FIC (First International Computer) à l’élaboration de produits intégrant BeIA, il a dévoilé un terminal Internet réalisé avec Compaq. “Compaq devrait le commercialiser d’ici au milieu de l’année. Le prix serait un petit multiple de 100 euros”, avance prudemment Jean-Louis Gassée.
Dans cette opération, Be se concentrera sur les alliances avec les opérateurs téléphoniques et les fournisseurs de services pour qu’ils subventionnent l’appareil, à l’instar du Minitel en France ou du téléphone cellulaire. “On peut imaginer qu’une société comme E-Trade donne à chacun de ses clients un tel appareil, arborant son logo et offrant un accès direct à son site Web. Le retour sur investissements peut être rapide. Il suffit de quelques centaines de transactions boursières, par exemple”, estime Jean-Louis Gassée.

BeOS disparaît derrière BeIA

Et, de fait, la décision de Be de s’investir à fond dans ces ” objets ” Internet semble avoir été bien accueillie chez les actionnaires, les partenaires commerciaux, et aussi les collaborateurs internes. Même si l’arrivée de cette version allégée de BeOS sonne presque le glas de la version lourde. “Notre système d’exploitation pour postes de travail est désormais téléchargeable gratuitement sur Internet. Cela nous apporte une publicité et des contacts considérables “, reconnaît Jean-Louis Gassée. Transformer BeOS en écran publicitaire, il fallait y penser. Mais c’est une bien maigre consolation et un singulier destin en regard des efforts déployés pour l’imposer dans les canaux de distribution.

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Jean-Baptiste Su et Pierre Landry