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Bataille sur le front de la mémoire

Micron Electronics vient de porter plainte contre Rambus, accusant la société conceptrice des mémoires RDRAM d’abuser de ses brevets. Rambus devra donc affonter les lois antitrusts.

Rambus, petite société californienne, est à l’origine de la technologie des mémoires RDRAM, ou Rambus DRAM. Tout fabricant de mémoire, produisant des RDRAM, doit donc verser des royalties à Rambus. En difficulté, la société tente d’étendre cette rente à toutes les mémoires DRAM (DDR, PC 133 SDRAM), un procédé que Micron Electronics a décidé de contester devant la Justice.Longtemps, Rambus a bénéficié du soutien d’Intel qui faisait de la RDRAM sa mémoire de prédilection. Motif : les mémoires Rambus amélioreraient nettement la performance d’un PC. Mais Intel a depuis changé d’attitude. La compagnie ne promeut dorénavant la RDRAM que pour les PC haut de gamme, et n’espère de véritables améliorations de performance qu’avec le Pentium 4.Peu aimé par les fabricants de mémoire, délaissé par Intel, Rambus a alors sorti son arme secrète : des brevets sur des technologies concernant toutes les mémoires DRAM actuelles. SDRAM PC 133, DDR DRAM, RDRAM, plus une mémoire qui n’échappe aux juristes de Rambus. Face aux menaces de procès, trois fabricants de mémoire ?” Oki, Toshiba et Hitachi ?” ont accepté de verser des royalties à la société californienne. Infineon (ex-Siemens) est, lui, sous le coup d’une plainte pour violation de propriété intellectuelle.Préférant prendre les devants, Micron a donc choisi d’attaquer. La compagnie accuse Rambus de ” violer les lois antitrusts ” et soutient que les brevets de Rambus ” ne sont pas
valides et n’autorisent pas la compagnie à porter plainte “.
D’autres plaintes pourraient survenir. Selon Electronic News, Hyundai en aurait aussi déposé une. Et Infineon pourrait suivre. La rumeur voudrait même qu’Intel se joigne à la meute.Si Micron l’emportait, les brevets de Rambus perdraient alors beaucoup de leur importance et la situation financière de la compagnie californienne en serait grandement fragilisée. Mais le consommateur, lui, n’aurait pas à supporter le coût des brevets Rambus au prix de ses barrettes DRAM. Alors qu’avec une victoire, Rambus serait en position de force pour déterminer les tarifs des différentes technologies de mémoire.

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Ludovic Nachury