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Avis de grand froid pour l’ex-usine iséroise d’HP

Sanmina-SCI ‘ réorganise ‘ sa filiale française. Le sort des 600 salariés du site de l’Isle d’Abeau, racheté à HP, semble scellé.

Un des dirigeants de Sanmina-SCI a fait le voyage depuis l’Arizona pour l’annoncer en personne à la direction française et aux représentants du personnel. Le n?’3 mondial de la sous-traitance électronique prévoit de
‘ réorganiser ‘ son activité française. A terme, le site de l’Isle Abeau en Isère, racheté à HP en 2002 et qui depuis ne fabriquait que du matériel HP, pourrait fermer, privant ainsi d’emploi près de
600 salariés. Un CE extraordinaire est prévu jeudi 3 mars.Ainsi, la filiale française va faire les frais des pressions des géants de l’informatique sur les coûts de fabrication et d’assemblage des PC. En 2004, malgré un chiffre d’affaires de 12,2 milliards de dollars, les marges étroites
de Sanmina-SCI associées à la faiblesse du dollar ne lui permettait pas de dégager des bénéfices. Au contraire, la société californienne engrangeait 11 millions de dollars de perte, poussant sa direction à se séparer de ses filiales les moins
rentables.La France, où les coûts de production sont plus élevés qu’en Asie ou en Europe de l’Est, est naturellement en première ligne. D’autant que le contrat avec l’unique client de l’usine française arrive à son terme. En effet, au printemps
2002, lors du rachat de site de production de l’Isle d’Abeau à son ancien propriétaire Hewlett-Packard, le constructeur informatique s’était engagé dans une convention à maintenir un niveau de commandes soutenu auprès de l’usine iséroise et ce
jusqu’en juin 2005.Pour les syndicats, l’arrivée de cette échéance a directement provoqué la réorganisation de l’activité française de Sanmina-SCI, puisque l’usine de l’Isle d’Abeau réalise 100 % de son activité avec le constructeur informatique.
Contacté, ce dernier n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet : ‘ C’est une affaire qui concerne Sanmina-SCI, lequel au niveau mondial reste un de nos partenaires majeurs. ‘

Les élus locaux indignés et vigilants

Malgré tout, le constructeur informatique laisse entendre que la direction de Sanmina avait pour mission de se diversifier d’ici à la fin de la convention, ce qu’elle n’a pas réussi à faire. Le sous-traitant, lui, accuse la
conjoncture : ‘ L’évolution défavorable de la parité euro-dollar réduit à néant les efforts entrepris depuis deux ans par la filiale française du groupe afin d’assurer sa pérennité [empêchant] Sanmina-Sci France EMS de
trouver de nouveaux clients qui lui auraient permis de diversifier ses activités
‘, rapporte la direction française de Sanmina-SCI aux Echos.La réaction des élus locaux ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, André Vallini, président du Conseil général de l’Isère, et André Colomb-Bouvard, conseiller général de l’Isle d’Abeau, déplorent
quune nouvelle fois un site industriel isérois soit frappé par des décisions prises en dehors du territoire national et ne répondant qu’à une logique de profits boursiers. Ils déclarent qu’ils seront vigilants
pour qu’un plan de reclassement soit effectivement et rapidement mis en place afin d’éviter que des salariés ne soient licenciés sans alternative ni mesure d’accompagnement.

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Hélène Puel