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Avec Superdome, HP se remet en selle dans la course aux mainframes Unix

HP voulait contester à Sun sa mainmise sur le haut de gamme Unix. Son nouveau serveur Superdome se pare des attributs du grand système.

Carly Fiorina, nouveau PDG de Hewlett-Packard, avait une revanche à prendre. Pendant que sa société cédait aux charmes de Windows NT, Sun lui a pris sa place de leader des stations et des serveurs Unix. Et, depuis dix-huit mois, HP se débat pour récupérer son bien. Après l’entrée de gamme, c’est donc au tour du très haut de gamme de subir une cure de jouvence grâce au Superdome. Haute disponibilité, partitionnement dynamique, tarification à l’usage, cortège de services… HP dispose désormais d’un véritable grand système Unix.
Disponible au début de l’année prochaine, le Superdome remplacera, à terme, la gamme V Class, qui reste, pour l’instant, au catalogue. La machine sera déclinée en trois configurations, acceptant jusqu’à 16, 32, ou 64 processeurs, pour un prix allant de 400 000 à 6 millions de dollars.

Doubler les performances du serveur tous les ans

Elle reprend une architecture Numa comparable à celle des derniers Wildfire de Compaq, et du S80 d’IBM. Mais HP assure obtenir des temps de latence mémoire de 30 % inférieurs en moyenne à ceux de ses concurrents. Reste qu’aucun résultat de test n’a été dévoilé. HP estime toutefois pouvoir approcher les deux cent mille transactions par minute (la validation du test TPC est attendue dans un mois).
Le Superdome est en fait un assemblage de ” cellules ” quadriprocesseurs avec chacune sa mémoire et ses entrées/sorties. Le modèle 32 processeurs est ainsi composé de huit cellules. La version soixante-quatre processeurs regroupe deux machines 32 processeurs couplées par un bus ultrarapide. Au total, un Superdome peut accueillir jusqu’à 256 Go de mémoire et jusqu’à 192 cartes PCI. Un record.
Comme Compaq, HP s’engage à doubler les performances de son serveur tous les ans. Dès l’automne 2001, le nouveau PA-8700 (800 Hz, 3 Mo d’antémémoire) fera son apparition. On ne pourra toutefois pas faire coexister ces processeurs avec les actuels PA-8600. Il faudra uniformiser tous les modules processeurs. En revanche, les puces Itanium et PA-Risc pourront cohabiter à l’horizon 2003. A noter que les Superdome ne fonctionnent qu’avec HP UX 11i, la nouvelle version lancée au mois de juin. Une requalification des applications sera donc nécessaire, même si la nouvelle version reste compatible binaire avec la version précédente.

Un responsable unique affecté à chaque client

Le Superdome est la première machine HP à adopter une architecture Numa. C’est aussi la première, à l’instar de l’E1000 de Sun ou des S/390 d’IBM, à proposer le partitionnement matériel. Un serveur 64 processeurs pourra ainsi être subdivisé en un maximum de 16 sous-serveurs quadriprocesseurs totalement isolés. HP va plus loin en proposant aussi des partitions logicielles, où la granularité descend au niveau du processeur. Une solution moins sécurisée – les partitions ne sont pas isolées d’un point de vue matériel -, mais qui offre une très grande flexibilité. Cette fonction typique des grands systèmes ne sera disponible qu’au début de l’année prochaine et étendue à l’ensemble des serveurs de la gamme.
Enfin, le constructeur s’est aussi inspiré des grands systèmes dans la façon de vendre sa machine. Un ” responsable de solution ” sera affecté à chaque client de Superdome. Il sera l’unique interlocuteur. Toutes les machines seront proposées avec un package comprenant le conseil, l’administration, la formation, des services d’assistance et de maintenance. L’utilisateur pourra choisir entre plusieurs modes de facturation. Introduite l’année dernière, la capacité à la demande permettait déjà d’activer les processeurs supplémentaires au fur et à mesure des besoins. Le Superdome inaugure une facturation à l’usage, les détails de cette tarification étant, là encore, en cours de finalisation.
Au final, HP s’est doté d’une formidable base de grand système Unix. Mais ses éléments les plus intéressants – processeur PA-8700, partitions virtuelles, disponibilité continue, etc. – ne seront disponibles que dans un an. D’ici là, IBM et Sun, dont les machines viennent de prendre un sérieux coup de vieux, devraient, eux aussi, avoir peaufiné leur offre. Le jeu de saute-mouton ne fait donc que commencer.

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Anicet Mbida