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Avec la N-Gage, le jeu en vaut la chandelle

Nokia lance sa première console à l’assaut des Gameboy de Nintendo. A un tarif abordable, grâce à de généreuses subventions des opérateurs de téléphonie mobile qui tablent sur un solide retour sur investissement.

En 2001, Microsoft. En 2003, Nokia. L’industrie des consoles de jeu continue à susciter des vocations, avec des ambitions bien différentes. Pour le géant finlandais, l’objectif consiste ainsi à attirer le monde des télécoms prêt à
investir sur les nouveaux modes de jeu proposés par la N-Gage.De fait, la première console de Nokia, lancée mardi 7 octobre, n’a pas fait ses débuts sans atouts. Avec ses 137 grammes, son écran 3D et ses 4 096 couleurs, la N-Gage se positionne directement face aux Gameboy de
Nintendo. Avec quelques avantages supplémentaires puisqu’elle incorpore une radio FM et fait aussi office de téléphone mobile. Tomb Raider, Tony Hawk’s Pro Skater, Splinter Cell, Rayman 3, son catalogue initial ne relève pas non plus du
ridicule.Le prix, lui aussi, n’a pas à rougir face à la concurrence. Vendue seule, la N-Gage coûtera 299 euros mais passe à 149 euros pour un abonné à Orange, voire 99 euros à la FNAC avec un contrat SFR. La Gameboy Advance, elle,
est vendue 99 euros, la Gameboy Advance SP coûtant 129 euros.Les opérateurs ont donc décidé de sponsoriser massivement le nouveau jouet de Nokia. Avec des résultats encourageants. ‘ Sur la première journée, nous constatons que 50 % des ventes se font avec abonnement à
un forfait de téléphonie
, explique Frédérick Lecoq, directeur marketing de Nokia Mobile Phone. Mais nous avons remarqué que beaucoup de ces ventes se font dans des réseaux spécialisés, comme celui de la FNAC. Pour les
spécialistes du téléphone, le challenge va être de réussir à vendre dans leur réseau autre chose que des téléphones
. ‘

La console-téléphone, une nouvelle source de revenus pour les opérateurs

Chez les opérateurs, on se demande en effet comment adapter les services à la nouvelle console. Aucun abonnement spécifique n’est prévu pour l’instant. Chez Orange, on juge ainsi que jouer en ligne sur la N-Gage consomme trop de données
pour s’adapter aux forfaits actuels proposant généralement un plafond de consommation d’une dizaine de Mo. Nokia reconnaît d’ailleurs que le succès de sa console-téléphone est fortement dépendant du débit proposé par les réseaux. Mais ne s’en
formalise pas pour autant. Jouer sans-fil à Virtual Tennis sera possible aussi bien à l’autre bout de la France via GPRS qu’à quelques mètres de distance, via Bluetooth.Et, surtout, la N-Gage compte bien appliquer au monde du jeu vidéo les us et coutumes de l’industrie des télécoms. Ainsi de la fonction DuelZone. Avec ce mode de jeu, il est possible de défier d’autres joueurs via SMS, de les repérer
grâce à la géolocalisation puis de les affronter de visu avec sa connexion Bluetooth. De multiples services sont aussi dans les cartons, comme la possibilité de se faire envoyer par SMS la solution d’un niveau de jeu où l’on se trouverait coincé. Le
tout moyennant rétribution.Selon Frédérick Lecoq, les premières expériences menées sur DuelZone en France auraient ainsi contribué à augmenter de 15 à 20 % le fameux Arpu, l’Average Revenue Per User ou revenu moyen par utilisateur qui
fait saliver tous les opérateurs. Ce quon appelle, chez Nokia, le ‘ game commerce ‘.

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Ludovic Nachury