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Avec Apollo, Adobe libère les applications Web du navigateur

Le PDG d’Adobe détaille à 01net. son projet ‘ Apollo ‘. Ce logiciel client permettra d’exécuter une application Internet sur un ordinateur sans besoin de navigateur ou de connexion permanente.

01net. : Comment définiriez-vous Apollo ?


Bruce Chizen : Apollo est une machine virtuelle (‘ runtime ‘, en anglais) qui sera disponible gratuitement l’année prochaine pour Mac et Windows et qui permettra d’exécuter
des applications écrites en Flex, Flash, HTML ou
Ajax
[Asynchronous JavaScript and XML, NDLR].Est-ce la même chose que la
machine virtuelle Java ?


Le concept est le même sauf que les applications ne seront pas écrites en Java mais en Flash, HTML, Javascript, etc. L’autre différence importante est qu’une application Apollo fonctionnera de la même façon sur Windows, Mac et pour tous
les autres systèmes d’exploitation supportés, ce qui n’est pas le cas pour Java. Les machines virtuelles étant différentes pour chaque système mais aussi pour chaque plate-forme (PC, agenda de poche, téléphone, etc.). Enfin, avec Apollo, nous visons
les développeurs d’applications Web 2.0, qui ont déjà l’habitude de travailler avec les différents standards et langages de scripts Internet.Comment cela fonctionnera-t-il ?


Les programmeurs développeront leur application Internet avec nos outils ou ceux de nos partenaires et l’exporteront au format Apollo. L’utilisateur télécharge ensuite l’application et l’installe sur son ordinateur comme il le ferait pour
toute autre application Windows ou Mac. Si Apollo n’est pas présent, la machine virtuelle s’installera aussi automatiquement. A partir de ce moment, l’utilisateur accédera à l’application Internet en cliquant sur son icône, comme n’importe quel
autre logiciel installé sur son PC [Adobe a présenté lors de la conférence un lecteur MP3 baptisé Ascension (voir capture ci-dessous). Il démarrera, par exemple, en cliquant sur une icône associée à un fichier musical,
NDLR].



L’autre avantage est le fait de pouvoir travailler en mode déconnecté grâce à la mémoire cache réservée aux applications Apollo. Toutes les informations entrées dans l’application seront ensuite synchronisées dès que vous vous
reconnectez à Internet. Ce qui est aujourd’hui impossible avec une application écrite en Ajax, qui requiert une connexion permanente à Internet.Il n’y aura donc plus de différence entre une application Web et une application classique, installée sur l’ordinateur ?


Exactement. Et c’est bien là notre but. Avec Apollo, les applications Web auront la même place sur le bureau de l’utilisateur que les autres applications, et non plus cantonnées au navigateur Web.Apollo sonne-t-il le glas des applications pour Windows ou Mac ?


Bien sûr que non. De nombreuses applications généralistes comme Photoshop ou Illustrator doivent être optimisées pour chaque système, pour des raisons de performances. Encore une fois, avec Apollo, nous visons les applications du
Web 2.0 encore naissantes, comme YouTube ou Google Video, et qui sont déjà très riches visuellement.Va-t-il concurrencer le navigateur Web ?


Je ne pense pas. Le navigateur est une application généraliste qui servira à la fois pour des applications simples, écrites en HTML ou plus complexes, développées en Ajax. Alors qu’Apollo a été avant tout conçue pour les applications
Internet multimédias, stockées sur la machine de l’utilisateur, et qui font appel aux ressources du PC, comme le disque dur, le son, la caméra ou le lecteur de DVD.Est-il un concurrent d’Ajax ?


Non, les deux technologies sont complémentaires. Et en fait, Apollo pourra éxécuter des applications 100 % Ajax, ou hybrides : Ajax, HTML, Flash et PDF.Apollo va-t-il remplacer le lecteur Flash ?


Non plus. Adobe continuera à développer le lecteur Flash (1), qui est aussi une machine virtuelle, comme un plug-in aux navigateurs Web, plus léger que la machine virtuelle Apollo.Verra-t-on un Apollo pour Linux ?


Nous nous concentrons avant tout sur Windows et Mac et nous regardons comment le lecteur Flash 9 pour Linux est accueilli. Tout dépend de la demande pour cette plate-forme.Vous avez annoncé un fonds de 100 millions de dollars réservé au développement d’applications Apollo. Pourquoi ?


Tout simplement parce qu’il est important que, pour la disponibilité d’Apollo dans le courant du premier semestre de l’année prochaine, il y ait un maximum d’applications pour assurer son succès. En investissant
directement dans des projets, nous voulons montrer notre engagement, à la fois dans Apollo, et auprès de notre communauté de développeurs.(1) Une technologie dont a hérité Adobe en achetant Macromedia en avril 2004.

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Jean-Baptiste Su, à Las Vegas