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Ava Virgitti-Livet (France Télécom Chine) : ‘ Le portable apporte un statut social important aux Chinois ‘

Le pays compte 320 millions d’utilisateurs de mobiles. Une unité de France Télécom étudie leurs usages bien particuliers.

Ava Virgitti-Livet, senior project manager pour les innovations d’usage de France Télécom Pékin, expose plusieurs facettes de la sociologie du mobile en Chine, résultats d’une recherche qui explore
l’usage, l’ergonomie, l’innovation et le design… à la chinoise.01net. : Les Chinois dépensent-ils beaucoup d’argent pour leurs téléphones portables ?Ava Virgitti-Livet : Oui, d’ailleurs, ils le remplacent presque tous les ans contre tous les quatre ou cinq ans en France. En Chine, le portable apporte un statut social important, on aime l’utiliser en
public.Les Chinois ayant moins de vacances que les Français, leur budget téléphone peut aussi être considéré comme un budget loisir. Les hommes apprécient particulièrement les portable miniaturisés au look high tech alors que les femmes aiment
les couleurs, le design ‘ mignon ‘ et la customisation [changement de coque, pendentif à ajouter…, NDLR].Le haut de gamme et les marques étrangères comme Samsung, Motorola et Nokia dominent le marché dans les grandes villes de la côte, les plus riches. Les consommateurs les plus fortunés peuvent y investir environ 400 euros. A
l’intérieur du pays, les marques chinoises, souvent meilleur marché, ont plus de succès. Un téléphone bas de gamme coûte entre 50 et 100 euros.Préfèrent-ils les forfaits ou les cartes prépayées ?Le système de forfait est peu développé en Chine et les packs subventionnés dont on a l’habitude en France sont rares. Les cartes prépayées occupent 70 % du marché. La gestion d’un forfait est plus compliquée, car il
faut disposer d’une identité locale (*) pour ouvrir un compte et se déplacer chaque mois à la banque pour payer sa facture.Les cartes sim et les recharges prépayées sont, quant à elles, disponibles à chaque coin de rue. Le prix d’une carte n’est que de 5 euros, il peut varier de 20 % selon les chiffres du numéro de téléphone : en Chine, le 4
et le 13 portent malheur, le 250 signifie qu’on est stupide, alors que les 6, 8 et 9 sont de bon augure…Beaucoup de particuliers possèdent un second mobile, soit un mobile GSM sur carte prépayée et un mobile sur réseau local fixe (**). Ces services sont plus économiques, car sur réseau mobile l’utilisateur qui appelle et celui qui
est appellé sont taxés simultanément, chacun de l’ordre de 6 centimes d’euro la minute en local.Quels sont les services les plus populaires ?Les SMS sont beaucoup plus utilisés [environ 200 milliards pour 2004, soit 630 par utilisateurs, NDLR] qu’en France, ils participent à l’échange de sentiments. Leur tarif est bon marché (un
centime d’euro) et il est plus rapide d’écrire avec les caractéres chinois qu’avec l’alphabet romain.Par contre, les services de répondeurs automatiques ne sont pas intégrés à la carte sim. Les Chinois n’aiment pas parler à une machine et ils craignent que leur interlocuteur ne les rappelle pas. De même l’appareil photo
intégré connaît un succés mitigé, car le service coûte cher et rencontre souvent des problèmes de téléchargement..(*) En Chine, les papiers d’identité fonctionnent par ville ou par région. Une Chinoise immatriculée à Shanghaï ne pourra ainsi pas ouvrir d’abonnement téléphonique à Pékin.(**) Une province chinoise peut être équivalente d’un pays plus grand que la moitié de la France. Il existe donc des services mobiles locaux, les city wireless, fournis par des opérateurs fixes ne
permettant dappeler que dans la circonscription mais de recevoir des communications provenant de partout.

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Propos recueillis à Pékin, par Raphaëlle Pienne et Georges Favraud