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Autocad et 3ds Max sur Macintosh… ou presque

Plutôt que de développer des versions natives de ses programmes, l’éditeur Autodesk pousse leur utilisation dans une machine virtuelle Windows. Fini le rêve d’un Autocad en mode natif sur Mac ?

Les faits

Autodesk assure le support technique de ses logiciels de conception (Autocad et Autocad LT), de prototypage numérique (Inventor Professional), de modélisation 3D (3ds Max) et de modélisation des informations du bâtiment (Revit) sur plate-forme Macintosh, même quand ceux-ci fonctionnent sous l’outil de virtualisation Parallels.

L’analyse

Dix ans que les architectes l’attendent : voir le célèbre Autocad de retour sur Macintosh. Dix ans de rumeur d’un éventuel portage de la version Windows sur Mac OS. Mais rien. Jusqu’à cette fausse bonne nouvelle : Oui, il sera possible d’utiliser Autocad sur Mac avec la bénédiction et l’assistance d’Autodesk. Mais ce ne sera pas une version native. Juste la version Windows utilisée soit par virtualisation sous Parallels, soit sur une autre partition via Boot Camp d’Apple.

N’évite pas la gestion d’un double environnement

D’un côté, les bureaux d’études et les architectes ont de quoi se réjouir : ceux qui espéraient basculer totalement vers Macintosh, mais qui restaient bloqués par Autocad, vont être en mesure de franchir le pas et d’abandonner complètement les PC. Mais cela n’économisera ni un passage à Windows, ni la gestion d’un double environnement, fusse-t-elle sur la même machine. Mais il y a pire. Maintenant qu’Autodesk dispose d’une solution pour les Macintosh, l’éditeur pourrait s’épargner un portage long et difficile de son logiciel vedette. C’en est donc peut-être fini du rêve d’un Autocad en mode natif sur Mac OS.

Une virtualisation sur Mac maîtrisée

Certes Autodesk a fait l’effort de porter Studio, son logiciel de design industriel, sur Macintosh avec la dernière version 2010 ? un portage longtemps considéré, lui aussi, comme une arlésienne. Il semble également rajeunir son offre en utilisant la librairie Qt qui simplifiera, entre autres, le portage vers d’autres plates-formes. Mais force est de constater, qu’aujourd’hui, l’essentiel des logiciels Mac du catalogue d’Autodesk découle de rachats (Alias, Maya, Mudbox, Stitcher, etc.). Et pour ne rien arranger, Autodesk s’obstine dans son mutisme lorsqu’on lui parle d’Autocad en natif sur Mac. Pas étonnant donc, que les critiques d’accords un peu trop étroits entre l’éditeur et Microsoft reviennent aujourd’hui avec insistance : modules Windows embarqués dans le programme, interface non standard, participation au capital, etc.Il n’empêche. Il est plutôt rare de voir un éditeur assurer l’assistance de ses produits sur des machines virtuelles. Qui plus est, en émulation sur une autre plate-forme. La démarche d’Autodesk est donc suffisamment rare pour être signalée… même si l’éditeur ne prend pas trop de risques. La virtualisation Parallels est en effet réputée fiable et l’environnement Macintosh parfaitement maîtrisé, avec peu de configurations ésotériques.Enfin, cet accord entre Autodesk et Parallels met en lumière les derniers raffinements en matière de virtualisation sur Mac. La version 3.0 de VMware Fusion et le futur Parallels 5.0 prennent en charge, par exemple, les transparences des interfaces Vista et de Windows 7. Fusion est désormais totalement 64 bits et Parallels gère jusqu’à huit processeurs par machine virtuelle.Reste que la course-poursuite entre VMware et Parallels pour la meilleure virtualisation PC sur Mac risque, au final, de desservir la plate-forme. Quel intérêt de développer une application Macintosh, si son équivalent Windows s’exécute facilement sur Mac OS ?

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Anicet Mbida