Passer au contenu

Audit dans une jeune pousse : mission presque impossible

Dans un rapport qu’elle a récemment rendu public, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) estime que la dynamique de croissance des jeunes pousses remet en cause les fondements traditionnels de la valorisation des entreprises. Conséquence : les missions d’audit et d’évaluation des commissaires aux comptes s’avèrent délicates.

Si l’on en croit un rapport de soixante-douze pages publié en janvier 2001 par la CNCC, l’unique filon qui permettrait de déterminer la réalité de la situation financière d’une jeune pousse de la nouvelle économie se réduirait au taux de consommation de ses liquidités (burn rate) et à la situation de sa trésorerie.Le livret, intitulé ” Le Commissaire aux comptes et les entreprises émergentes du secteur des nouvelles technologies “, donne ainsi un aperçu des difficultés d’audit et d’évaluation des jeunes pousses. Il invite d’ailleurs les commissaires aux comptes à la prudence avant d’accepter de contrôler ces sociétés d’un nouveau genre où ” les modèles économiques sont pour beaucoup novateurs, sans références comparables et ne sont plus linéaires comme ils pouvaient l’être dans les secteurs plus traditionnels de l’économie “.Le rapport estime que ces modèles sont, par ailleurs, à l’origine des difficultés que rencontrent les entreprises émergentes à corréler leur business plan et leur plan de financement.En définitive, la CNCC esquisse quatre recommandations à l’ensemble de la profession :

  • prendre connaissance du plan de financement et évaluer sa cohérence avec le modèle économique ;
  • surveiller particulièrement le chiffre d’affaires et comprendre les éléments générateurs du revenu (tels que les taux de clics ou le nombre de pages vues…) ;
  • contrôler les opérations sur le capital où les valorisations des sociétés sont dites ” de convenance ” ;
  • surveiller régulièrement le taux de consommation des liquidités (burn rate) pour déclencher une procédure d’alerte.

Concrètement, le syndrome actuel des auditeurs regroupés au sein de la CNCC ressemble à celui des investisseurs qui ont longtemps évalué les jeunes pousses sur des ratios sensiblement différents des entreprises traditionnelles. Un échafaudage qui s’est ensuite effondré lors du e-krach d’avril 2000.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gérald Bouchez