Passer au contenu

Au Paléosite, le high-tech fait revivre la préhistoire

Le centre interactif de Saint-Césaire privilégie les technologies multimédias en réseau plutôt que la richesse des collections dans des vitrines.

Qui a tué Pierrette ? La profonde entaille sur son crâne indique qu’elle a reçu un coup violent. Mais un début de cicatrisation tendrait à prouver que le coup n’a pas été fatal… C’était il y a
36 000 ans.Comme pour résoudre une affaire criminelle, une reconstitution est organisée à Saint-Césaire (Charente-Maritime), au pied de la Roche à Pierrot. A l’endroit même où une partie du squelette de la jeune néandertalienne a été
découverte en 1979.Sur le lieu de la tragédie se dresse le Paléosite, qui reconstitue la vie de notre cousin, l’homme de Neandertal, disparu brutalement et mystérieusement il y a 35 000 ans. Ne figure, ici, aucune collection d’os,
d’outils, d’armes, ou d’ustensiles de cuisine s’étalant dans des vitrines, mais des animations audiovisuelles. L’intégrateur Axians en a réalisé la partie technique.Les programmes audiovisuels sont stockés au format Mpeg-2 sur des serveurs vidéo, pilotés depuis un réseau IP. La distribution des images s’effectue en mode analogique, sur un réseau de câbles coaxiaux.
‘ Pour ce genre d’installation, où les distances s’avèrent courtes, le coaxial coûte trois à quatre fois moins cher que la fibre, explique Roland Roy, le responsable du projet chez Axians. En
outre, les concepteurs des animations restent fidèles à l’analogique. ‘
Un choix quelque peu étonnant à l’heure du numérique.

Des animations déclenchées à la seconde près

Chaque salle fait la part belle aux effets spéciaux. Dans l’une d’elles, l’hologramme de Yves Coppens, sommité du monde de la préhistoire et parrain du Paléosite, explique l’évolution du monde vivant, de la
disparition des dinosaures à l’homme de Neandertal. Le tout à l’aide d’animations qui doivent être déclenchées à la seconde près. ‘ Les scénographes laissent libre cours à leur imagination et la technique
ne doit pas les brider ‘,
précise Roland Roy.Dans d’autres salles, le visiteur participe, via son paléopass (carte magnétique), à différents ateliers : fouilles, documentaires sur la flore et la faune de l’époque, vie de Pierrette et de son clan, etc. Le
scénario est adapté à chaque visiteur en fonction, notamment, de son âge, de son sexe et de sa langue. Il peut même se livrer à une séance de morphing, à l’issue de laquelle il visualise son visage avec des traits
néandertaliens. Autant d’animations qui supposent des interactions entre le réseau audiovisuel, son réseau de pilotage et le réseau informatique de la billetterie.L’ensemble a coûté 1,6 million d’euros et a nécessité 6 000 heures de travail, dont 2 000 heures d’études. Et malgré tous ces moyens, le mystère de la mort de Pierrette reste entier.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Pierre Soulès