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Au cœur de son labo secret, Google peaufine ses lunettes connectées

Nous avons pu nous rendre au sein du laboratoire GoogleX, où des chercheurs planchent sur ses projets les plus fous de l’entreprise. Interview à propos des Glass dans le Saint des Saints de la Silicon Valley.

C’est un bâtiment un peu à l’écart sur le campus de Google à Mountain View. C’est aussi l’un des rares endroits, si ce n’est le seul, où la signature d’un accord de confidentialité est requise afin d’être autorisé à franchir le palier. Nous sommes au GoogleX, le laboratoire à idées folles du moteur de recherche, les fameux « moon shots », si chers à Larry Page, le co-fondateur et actuel PDG de Google.

Derrière les portes, des centaines d’ingénieurs travaillent sur « des projets à long terme » explique Charles Mendis, responsable de la partie logicielle des Google Glass, les fameuses lunettes intelligentes du géant, qui devraient être commercialisées cette année. Avant de détailler la philosophie des chercheurs de ce lieu unique : « Nous imaginons le monde tel qu’il sera dans cinq ou dix ans. Mais il n’existe aucune pression pour réussir, assure-t-il, car même une expérience qui génère de mauvais résultats demeure positive pour nous. »

C’est peut-être ce qui explique pourquoi Google ne semble se fixer aucune limite. « Nous voulons ouvrir de nouvelles catégories de produits, faire des choses que personne n’a fait avant », renchérit Pierre-Yves Laligand, ingénieur sur Glass. Ces projets, révélés au compte-goutte par la société, font les gros titres de la presse. Ils fascinent, laissent sceptiques voire inquiètent parfois. Ici, on travaille par exemple sur la voiture sans chauffeur, un projet de ballons capables de vous connecter à Internet, on met en branle les robots de demain et on teste des lentilles connectées.

« Les Google Glass vont nous rendre plus humains »

Parmi tous ces projets, Glass est le plus avancé. La société travaille toujours sur des prototypes pour rendre l’appareil « plus petit, plus léger et moins intrusif », indique Charles Mendis. Le responsable reconnaît qu’il existe encore une « barrière sociale qui s’estompera avec le temps ». « Dans 5 ans, les lunettes connectées seront disponibles chez les opticiens », imagine-t-il. Un rêve de technophile ? Pas si sûr : Google a fait un pas dans cette direction il y a quelques jours en dévoilant des montures pour des verres correctifs.

« Les Google Glass vont nous rendre plus humains, poursuit-il. Nous arrêterons de regarder nos téléphones et nos tablettes. Nous ne manquerons plus aucun moment. La technologie sera toujours présente mais elle s’effacera et ne sera plus encombrante ». Un exemple ? « Prendre une photo ne prend plus qu’une seule seconde au lieu de dix avec un smartphone ». 

En attendant la sortie officielle de ses lunettes, Google est également en contact avec des développeurs. « La communauté est très enthousiaste » assure Pierre-Yves Laligand.  « Il y a beaucoup d’idées intéressantes. Notre travail maintenant c’est de parvenir à conserver cet élan en fournissant aux développeurs tous les outils dont ils ont besoin ».

Pour Google, les Glass ne sont qu’une première étape. « Nous croyons aux wearables devices, indique Charles Mendis. Il est encore difficile de savoir comment les choses évolueront ces prochaines années. Mais il s’agit clairement du futur des technologies ». Sur quels autres projets fous la société travaille-t-elle ? Chut, c’est un secret ! 

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Jerôme Marin, correspondant à San Francisco