Passer au contenu

Attention aux trous d’air !

Les fermetures de sites se font dans le silence des tribunaux de commerce. Et les investisseurs préfèrent pleurer leurs capitaux engloutis plutôt que de faire leurs emplettes au meilleur moment, c’est-à-dire aujourd’hui. Pour certains sites, l’aventure s’est terminée sans bouée de sauvetage à quelques mètres de la côte ? Dommage… !

Comme d’habitude, on est parti trop vite sur un marché qui se créait sous nos yeux avec, immédiatement, des légendes et une mythologie de pacotille. Tous les acteurs assurés de rencontrer le succès, mais oubliant les règles élémentaires de prudence et négligeant la vitesse relative des changements de consommation. Certes, l’absence même de concept en plombait certains, lancés à grand renfort médiatique.Pour beaucoup, la pléthore d’équipiers ou de frais de structure a pesé lourd, laissant parfois à penser que ” cramer 1 MF par mois “, sorte de ” e.potlatch “, était la seule stratégie réfléchie. Enfin, on a mis la charrue devant les b?”ufs et construit de magnifiques outils informatiques gérés par de puissantes bases de données avant de… se souvenir qu’il fallait tout d’abord trouver des clients !

La Net-économie, est-ce fini ?

Pourtant, il n’en demeure pas moins que cette première vague de l’économie en ligne reste un fabuleux laboratoire pour ceux qui sauront en analyser les expériences. Coûteux, mais planétaire ! D’ores et déjà, les analyses et les réflexions fusent. Sérieuses, mais aussi narratives et humoristiques à l’image de Comment j’ai foiré ma start-up !. Ce livre1 de Nicolas Riou raconte l’aventure de son site (unhomme.com), fermé le 26 avril dernier.Mais de là à condamner toute tentative sur le Net, il y a un pas qu’il faut se garder de franchir, car il existe aussi des sites qui fonctionnent ! Et sans avoir fait partie des ” 50 ” qui ont fait la une des médias. Des sites qui d’ailleurs se foutent bien du Nasdaq, cet indice devenu le ” bénédicité ” des journaux d’information.Tiens, je pense à un concept astucieux, sur Internet, de ” foire à l’art “, n’accueillant que des galeries, le tout associé à une boutique en ligne avec près de 2 500 produits artistiques. Aucune levée de fonds, pour la bonne raison que ce site, démarré il y a cinq ans, était déjà opérationnel au moment où les investisseurs investissaient !
Bref, à l’opposé du prototype en vigueur l’an passé ! Aujourd’hui, ce site rentre de l’argent chaque mois tout en dépensant le minimum.Logiquement, vous vous dites qu’un site qui fonctionne vaut le coup d’être analysé de près par les investisseurs. Erreur ! Inventer un concept efficace, avoir des sources de revenus et une audience en progression sans se casser la gueule est ” financièrement ” impossible sans le viatique préalable d’un business plan !Il est vrai que, ce soir, il est terriblement tendance de suivre le résumé en images des misérables aventures de Loft Story : on a les centres d’intérêt que l’on peut…” Pas assez de cul sur ton site, Jérôme… “1 – Editions dOrganisation ; à paraître le jeudi 17 mai 2001.Prochaine chronique le samedi 26 mai 2001

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Christophe Courte