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ASK se prépare au passeport et aux cartes bancaires sans contact

Grâce à sa technologie ‘ ticket électronique papier-argent ‘, le leader mondial du sans contact dans le transport se prépare à l’explosion des marchés de la RFID, du passeport électronique
et du paiement sans contact.

On l’a déjà comparée à un ‘ Gemplus du sans contact ‘… En cinq ans, la société créée en 1997 par Georges Kayanakis a multiplié son chiffre d’affaires par plus
de dix et son personnel par cinq. Elle a lancé cet été la construction d’une usine qui va multiplier par six sa surface de production (l’inauguration est prévue cet automne). L’outil industriel a été conçu ‘ sur
mesure ‘
pour partir à la conquête des marchés de la RFID et du passeport électronique. Après ses victoires déjà remportées dans le transport depuis cinq ans, la start-up de Sophia-Antipolis, veut enchaîner les succès. Une
porte en ouvre toujours une autre.Avec un chiffre d’affaires de près de 30 millions d’euros réalisé l’an dernier, ASK (*) est devenue le leader mondial des cartes à puce dual interface sans contact et des tickets électroniques en
s’imposant sur le marché du transport. Elle est ainsi présente aujourd’hui dans vingt-cinq pays et une centaine de grandes villes comme San Francisco, Taipei, Paris, Lisbonne, Florence ou Venise, et vient, avec Axalto, de remporter auprès de Thales
un contrat pour la fourniture des cartes à puce et des tickets électroniques (près de 12 millions à terme) du programme néerlandais fédérant pour la première fois au monde tous les transporteurs d’un pays.A son actif, elle comptait déjà au moins deux premières : la commande la plus importante jamais réalisée au monde dans le domaine du transport (15 millions de tickets électroniques commandés par l’opérateur Carris à Lisbonne
l’an dernier), et le déploiement le plus important de cartes à puce dans les transports aux Etats-Unis (400 000 cartes à San Francisco).

200 millions de cartes simples en 2008

‘ Les technologies sans contact ont été un outil extraordinaire pour réduire les temps d’attente, la fraude, les coûts de maintenance. Elles ont en outre apporté aux différents opérateurs émettant des titres
uniques dans les systèmes intermodaux (trains, bus, taxis, etc.) des moyens enfin fiables de compensation et redistribution des revenus, et d’analyse du trafic ‘,
rappelle Bruno Moreau, le directeur général en charge du
business development. Plus besoin aujourd’hui de convaincre les opérateurs que le coût d’achat d’un titre de transport magnétique n’est très inférieur à celui d’un ticket électronique qu’en apparence. ‘ La
question est désormais de savoir s’il faut utiliser une carte simple, un ticket ou une carte
dual interface. ‘Le marché est là. ASK a déjà livré plus de 15 millions de tickets et 10 millions de cartes dual interface. Son potentiel reste immense : il est question de livraisons annuelles mondiales de
200 millions de cartes simples ou dual en 2008. Quant aux tickets jetables, leur marché pourrait s’apparenter à celui de la RFID : les petites séries tournent autour de 100 millions !ASK doit une grande partie de son succès à son positionnement et à sa technologie. Tous les deux sont uniques. Son rachat de l’activité Contactless Smart Cards de Motorola en 2001 lui a permis d’étendre sa base
internationale de clientèle (aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon notamment) dans le transport, à un moment où sa technologie phare mise au point l’année précédente ?” le ticket électronique papier biodégradable ?” pouvait
faire ses premières percées contre le ticket magnétique avec des arguments préliminaires décisifs en matière de prix. ‘ Presque dix fois moins cher que les solutions traditionnelles utilisant des antennes en cuivre sur
substrat plastique ‘,
souligne Georges Kayanakis.

Cartes bancaires et passeports électroniques

Aujourd’hui l’argument a gardé toute sa force de frappe. Il promet de peser lourd sur les marchés de la RFID, où ASK veut réitérer ses succès obtenus dans le transport. Les marchés de la supply chain management
réclament des produits à bas coût et en grands volumes. ‘ Le tag RFID nous intéresse parce que sa valeur ajoutée ne doit pas grand-chose au silicium, qui pourra être fourni comme un consommable par tout le monde, mais beaucoup
à la façon de le produire ; alors que c’est l’inverse dans l’industrie de la carte à puce ‘,
affirme Georges Kayanakis.Aux arguments prix et fiabilité du ticket papier, ASK en a donc ajouté un autre : celui de la production en volume. La société a ainsi développé des machines spéciales, utilisant notamment des moteurs linéaires à sustentation
magnétique et de grandes laizes pour monter les cadences de pick and place à 40 000 pièces à l’heure. Il est prévu de passer bientôt à 100 000. Presque 10 et 20 fois plus rapides que les machines d’encartage
de puce pour les cartes ou les machines classiques de report de puce sur antenne. Et avec la même fiabilité que celle déjà éprouvée dans le transport. ‘ Par rapport au cuivre sur substrat plastique, la solution argent sérigraphié sur papier offre la fiabilité de la simplicité et d’un circuit de production court : le cuivre s’oxyde et perd sa conductivité,
le plastique ne supporte pas de température élevée et les colles à froid ont une durée de vie incertaine… Même oxydé, l’argent reste conducteur et le papier offre une souplesse inégalée pour se marier avec l’encre et la présence des plots de
connexion d’une puce nue ‘,
résume le patron d’ASK. Une batterie d’arguments qui vaut aussi déjà pour les marchés du passeport électronique.Mais ASK n’a pas négligé les autres marchés majeurs du sans contact : MasterCard a tout récemment choisi d’utiliser la puce d’Atmel pour sa solution de paiement sans contact baptisée Paypass. Or, c’est ASK qui a initié le
développement de cette puce, qui a développé la partie RF pour le fondeur de Rousset et qui a réalisé tous les tests depuis deux ans pour MasterCard. Un accord lie Atmel et ASK pour la commercialisation de cette puce. Une autre porte qui s’ouvre.
Ces premiers pas dans le bancaire sont importants puisqu’ils vont sans doute préparer la start-up de Sophia-Antipolis à investir dans la réalisation d’une usine aux Etats-Unis pour produire, entre autres, des inlets avec cette
puce.(*) ASK veut dire aussi Amplitude Shift Kieying. Une technique de modulation connue dans le sans contact.

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Yvon Avenel