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Asie 13/12 : il y a quelque chose de pourri au royaume de DeNA

DeNA, qui a racheté récemment Ngmoco, est accusé d’avoir violé les lois antitrust nipponnes et de mener une politique de pressions illégales.

La société japonaise DeNA, acteur majeur du jeu social au Japon grâce à son portail Mobage Town, qui rassemble près de 2 millions de joueurs japonais, n’a pas fait mystère de ses ambitions hégémoniques. Pour preuve, l’acquisition récente du portail américain NGmoco pour la somme record de 400 millions de dollars.

Le développement fulgurant du géant nippon vient cependant de se heurter à un écueil de taille : une enquête du ministère japonais du Commerce sur un abus de position dominante et une violation des lois antitrust.

Pratiques « mafieuses »

Tomoko Namba
Tomoko Namba – Tomoko Namba

A l’origine, on trouve la plainte d’un studio japonais qui accuse DeNA d’avoir suspendu unilatéralement son contrat après que le studio a publié un de ses titres sur Gree, une plate-forme concurrente de celle de DeNA. Selon les informations publiées par l’agence Sankei News, le géant aurait menacé une centaine d’autres studios de mesures similaires. Ce type de pratiques anticoncurrentielles, qui consiste à exercer des pressions informelles sur des partenaires commerciaux afin de s’assurer une relation exclusive – et donc une dépendance totale – sans pour autant offrir les garanties contractuelles appropriées, n’est pas propre au Japon. Pour autant, si on en croit les témoignages provenant de l’industrie japonaise depuis des années, elle serait particulièrement touchée par ce genre de pratiques quasi mafieuses.

Action en baisse mais conquête en hausse

Les marchés ont aussitôt accusé le coup, l’action de DeNA perdant plus de 10 % de sa cote dans les heures qui ont suivi l’annonce. Il en faudra cependant bien plus pour démonter sa PDG, Tomoko Namba, laquelle clame haut et fort que la firme envisage d’acquérir de nouveaux studios occidentaux, en particulier européens.

Les limites du marché japonais ainsi qu’un yen fort comparé au dollar et à l’euro sont autant d’éléments qui encouragent l’industrie japonaise à venir faire son marché en Occident, en cette période de soldes tous azimuts. De son côté, la filiale américaine NGmoco s’est empressée d’annoncer que les déboires juridiques de la maison mère n’affecteraient en rien sa stratégie de développement en Occident.

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Nathan Sommelier