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Arthur D. Little :” On peut s’attendre à une relative reprise d’ici à fin 2002-début 2003. “

” Comment expliquez-vous que la crise des télécoms n’ait été prévue ni par les équipementiers, ni par les opérateurs, ni par les analystes ?Aujourd’hui, tout le…

” Comment expliquez-vous que la crise des télécoms n’ait été prévue ni par les équipementiers, ni par les opérateurs, ni par les analystes ?Aujourd’hui, tout le monde charge la barque. C’est toujours pareil, qu’il s’agisse du chemin de fer, de la ruée vers l’or ou du pétrole. On découvre un, puis deux puits, d’où sort beaucoup de pétrole, mais sans connaître la taille réelle du gisement. Le temps de procéder aux évaluations, on continue à creuser avec le risque de se retrouver en situation de pénurie ou de surcapacité. C’est précisément à partir de là qu’il devient difficile de se positionner…Comment analyser le “recentrage” de la plupart des grands constructeurs sur le marché des opérateurs, à la veille de l’émergence des premiers signes de difficulté pour ces derniers ?Toujours le syndrome de la ruée vers l’or ! Auparavant, les acteurs voulaient être “globaux”. Puis, quand le vent a commencé à tourner, ils se sont recentrés, à l’instar d’Alcatel, sur le créneau qui leur semblait le plus prometteur. Avec l’effervescence qui régnait à l’époque, la tendance était de se focaliser là où l’on était le mieux positionné, ne serait-ce que pour défendre ses parts de marché.Quel est votre pronostic en ce qui concerne une éventuelle reprise ? Sur quels types de segments devrait-elle intervenir en premier ?Toute la question réside dans la faculté d’adaptation des acteurs à passer d’un cycle de surcapacité à un cycle de sous-capacité. On peut interpréter cela de deux manières : positivement, en considérant que la période récente a assaini le marché ; négativement, au vu des problèmes sociaux que cela engendre. Globalement, on peut s’attendre à une relative reprise d’ici à fin 2002-début 2003, avec une croissance de l’ordre de 8 % autour des quatre segments qui devraient tirer le marché : l’accès à Internet, les hauts débits, le cellulaire et les services aux entreprises ou aux opérateurs. Tout ce qui permet d’aller plus vite, de réduire les distances ou de gagner du temps est potentiellement porteur.Hormis les SMS, comment expliquez-vous l’enchaînement aussi rapide des désillusions pour tout ce qui relève du domaine du multimédia mobile (WAP, GPRS et UMTS) ?Il y a eu une pression trop importante de la part de constructeurs qui ont voulu aller plus vite que la musique avec des technologies survendues. Tout le problème du WAP, c’est de l’avoir comparé aux courbes de pénétration du GSM, qui avait atteint une vitesse de croisière, plutôt qu’aux courbes des marchés émergents ! Quoi qu’il arrive, il faut un taux de pénétration de 10 % au minimum avant qu’un marché ne puisse véritablement s’emballer.Pensez-vous que l’on soit réellement parti aujourd’hui pour que le cellulaire cannibalise un jour le fixe ?Oui. Avec comme question sous-jacente de savoir quels sont les avantages du cellulaire par rapport au fixe, même si le mobile revient plus cher en termes d’usage. Il y a aussi un effet boule de neige qui joue en faveur du cellulaire. “

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Henri Bessières