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Archivage : Filenet riposte à EMC

La nouvelle mouture de la plate-forme P8 de Filenet marie la fédération virtuelle de contenu et le record management. Tout pour tenter de contrer son rival.

Contrer EMC point par point. Lors de sa conférence européenne, Filenet a détaillé les armes technologiques avec lesquelles il entend enrayer la force de frappe de son rival numéro un. Avec une attention toute particulière portée à
l’archivage légal, sujet ô combien porteur chez les spécialistes de la gestion de contenu. Et notamment chez EMC-Documentum.En bon spécialiste du workflow documentaire, Filenet parie sur le triptyque fédération de contenus (ou référentiel virtuel), gestion des archives (record management) et BPM (gestion des processus). Des briques technologiques qui, pour
les deux dernières, existaient déjà au sein de son portefeuille, mais restaient atones. Dans la nouvelle version (3.5) de la plate-forme P8, elles sont clairement renforcées et mises en ordre de bataille.La fédération de contenus a pour vocation de pointer depuis un référentiel virtuel des contenus hébergés par différentes plates-formes (Documentum, Filenet, Notes, etc.) sans besoin de les rapatrier. L’enjeu de cette fédération
est primordiale. Car celui qui l’orchestre prend potentiellement la main sur l’ensemble des référentiels présents dans l’entreprise. Surtout, il définit et centralise les règles d’archivage légal quelle que soit la
diversité des plates-formes. Et à ce jeu, Filenet et IBM (avec son offre Information Integrator Content Edition) disposent d’une longueur d’avance sur EMC, dont le référentiel virtuel ne sait aujourd’hui que visualiser des
contenus externes, sans les manipuler.

Filenet a raté Venetica

Filenet dispose depuis quatre ans d’un accord de revente avec Venetica. Accord qui n’a jamais réellement porté ses fruits (à peine une dizaine de clients). En 2004, le petit éditeur est repris par IBM, l’autre grand
concurrent de Filenet. Alors seulement ce dernier entreprend un travail d’intégration entre Venetica et P8.Un bien étrange timing, puisque Filenet n’est pas dépositaire de cette technologie, pourtant maîtresse dans sa stratégie. A croire qu’il a raté le coche de l’acquisition de Venetica (IBM aurait déboursé dans les
50 millions de dollars). Un comble pour un éditeur dont le PDG, Lee Roberts, se targue de pouvoir racheter en cash un Vignette, réalisant près de 200 millions de dollars de chiffre d’affaires (soit 20 fois plus que les revenus
de Venetica lors de son acquisition par IBM).Toujours est-il qu’en fondant la fédération de contenus au sein de P8, ‘ nous pouvons maintenant, depuis notre plate-forme, référencer, modifier, effacer, et migrer des contenus n’appartenant pas à
Filenet. Voire les soumettre à des workflow ou les déclarer en tant que “record”. C’est unique ‘,
affirme Dan McCann, le vice-président produit de Filenet. Le connecteur Documentum est attendu pour le
prochain trimestre.

De l’archivage étoffé, mais un ‘ record ‘ encore dissocié

Outre la fédération, la nouvelle mouture de P8 s’étoffe dans l’archivage. Elle intègre désormais les produits de l’éditeur Yaletown, lui aussi partenaire de longue date, mais que Filenet a fini par racheter en
septembre dernier. Au programme, deux grandes fonctions : l’archivage de mail (qui vient concurrencer le produit d’EMC d’origine Legato) et le ‘ crawler ‘ de fichiers. Ce dernier module scanne les
documents stockés sur les serveurs de fichiers et rapatrie sans intervention humaine les candidats à l’enregistrement (record). L’automatisation de ces deux fonctions repose ?” c’était le point fort de
Yaletown ?” sur une couche d’analyse sémantique des contenus. Chez Documentum-EMC, le ‘ record ‘ reste encore dissocié de toute analyse textuelle.Avec ces annonces, Filenet est supposé toucher un maximum de contenus dans l’entreprise, provenant de référentiels tiers, de la messagerie, ou de fichiers bureautiques non répertoriés par une GED (gestion électronique des
documents). Mais sa vocation ultime est bien de les soumettre à sa gestion de processus, incontournable (selon lui) dans une démarche de mise en conformité. Et c’est à croire que cette vision a convaincu EMC… Le géant du stockage, qui
ne disposait que d’un simple workflow documentaire, vient en effet de s’offrir Proactivity, un spécialiste du BPM.

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Vincent Berdot