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Architecte à la mode high-tech

Penser cohérence interne et objectifs externes, prévoir le futur : trois clés pour l’ingénieur du système d’information.

“Aujourd’hui, les systèmes d’information deviennent de plus en plus complexes. Du coup, ils deviennent difficilement gérables sans une approche globale. Un peu à l’image d’une ville qui ne peut pas se permettre d’accueillir de nouvelles constructions, sans concevoir un plan d’ensemble”, explique Michel Dardet, directeur associé d’Oresys, cabinet de conseil en management des systèmes d’information et membre du club Urba-SI, qui rassemble des responsables informatiques, mais aussi des architectes et urbanistes des systèmes d’information.Conséquence logique : depuis une dizaine d’années, bon nombre de sociétés ?” banques et organismes publics en tête ?” se dotent en interne d’un poste d’urbaniste.C’est le cas de Mitsubishi Electric Telecom Europe qui conçoit, fabrique et commercialise, sous la marque Trium, des téléphones mobiles. Un DEA de mathématique et d’électronique en poche, et 17 ans d’expérience dans l’informatique derrière lui, Michel Brillout quitte, en 2000, ses fonctions de chef de projet du système de pilotage, et de contrôle de gestion à la Française des jeux pour endosser cette responsabilité dans la filiale française de l’entreprise japonaise. Rattaché au directeur des services informatiques (DSI), l’homme assure la cohérence du système d’information en fonction des orientations business, de la stratégie et des besoins métiers de l’entreprise. Cela passe, bien entendu, par l’installation d’outils d’interface entre les différentes applications existantes. Mais pas seulement.

Grammaire commune

“Nous devons arriver à mettre en place un langage d’entreprise commun ?” une sorte de dictionnaire et de grammaire ?” afin de faciliter le partage d’informations entre les entités opérationnelles”, explique Michel Brillout. Les travaux de ce spécialiste consistent dès lors à cartographier le système existant pour définir une sorte de plan d’occupation des sols, en déduire des scénarios d’évolution souhaitables dans les deux ans à venir, et accompagner ces projets en interne.C’est là que les choses se corsent : “Les directions métiers ne voient que leur propre intérêt, déplore l’intéressé. Je dois alors me battre contre une vision trop hiérarchique et pas assez transversale de l’entreprise, et faire preuve d’une grande diplomatie pour les sensibiliser à cette problématique.”Le métier requiert également, outre une dizaine d’années d’expérience dans la conception des SI, des talents de gestionnaire pour mettre en place des outils qui permettent de budgéter les projets. Enfin, cet “architecte” des temps modernes se doit de rester parfaitement au courant des dernières innovations technologiques, histoire de ne pas se compliquer davantage la tâche !

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Sandrine Chicaud