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Arabie saoudite : les jeux vidéo comme thérapie antiterroriste

Le rapprochement des gouvernements afghan et saoudien dans le cadre de la lutte contre Al-Qaida jette à nouveau un coup de projecteur sur un programme controversé de réhabilitation des terroristes.

Le Prince Mohammed Bin Nayef Centre for Counselling and Care, situé dans les faubourgs de Riyad, la capitale saoudienne, est une institution hors du commun dans l’un des pays les plus rigoristes de la planète. Son objectif : la réhabilitation des anciens terroristes en vue de leur réintégration dans la société civile. Une approche thérapeutique « douce » dans un havre de paix où l’on pratique la méditation, la « normalisation » religieuse, la peinture et… le jeu vidéo.

Nous ne savons pas quels titres sont utilisés à ces fins (potentiellement des programmes propriétaires développés spécifiquement pour l’occasion), ni sur quelles machines ils tournent, mais le gouvernement saoudien se dit très satisfait des résultats, en mettant en avant un taux de récidive inférieur à 10 %.

Le jeu vidéo comme outil de conditionnement

Le drapeau saoudien.
Le drapeau saoudien. – Le drapeau saoudien.

Une telle orientation pourra sembler ridicule aux observateurs non avertis. Mais le jeu vidéo comme média est depuis longtemps l’objet d’un intérêt prononcé de la part des psychologues, sociologues, militaires et des gouvernements en général. Le potentiel des médias interactifs à des fins de conditionnement (selon des principes de psychologie comportementale basés notamment sur les travaux du comportementaliste B.F. Skinner) a fait l’objet de nombreuses études publiées, dont les conclusions sont sans appel.

Rien de plus logique, en somme, que d’utiliser des jeux comme moyens de (dé)programmation pour rééduquer des terroristes formés à l’aide de techniques de fanatisation et de conditionnement mental très sophistiquées.

Pokémon vs Saoud

Par ailleurs, l’Arabie saoudite s’est déjà distinguée à plusieurs reprises par ses relations tendues avec le jeu vidéo. On se souvient entre autres de l’interdiction des Pokémon, prononcée par une haute autorité islamique, et d’une dénonciation récente de titres décrits par le gouvernement saoudien comme « propagandistes et anti-islamiques », particulièrement dans le domaine du FPS. Le sujet n’est pas sans conséquence pour les nombreux gamers passionnés que compte la classe aisée de ce pays.

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Nathan Sommelier