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Après Internet, le streaming tente de conquérir les mobiles

Du congrès mondial du GSM, qui s’est tenu à Cannes la semaine dernière, il en ressort clairement que le sort de la bataille du sans-fil se jouera en grande partie dans la conception de services multimédias innovants, grâce notamment à la technologie du streaming.

Pas moins de trois sociétés spécialisées dans le streaming (diffusion de vidéo en flux continu, sans téléchargement) étaient présentes à Cannes : Luxxon, Packet Video et Emblaze Systems (ex-Geo Interactive). L’analyse de leur actionnariat est révélatrice des espoirs que suscite cette technologie sur terminaux sans fil. Si Emblaze Systems est déjà coté à la Bourse de Londres, Packet Video compte parmi ses actionnaires Intel, Philips, Reuters, Siemens, Sonera, Sony, Texas Instruments, Motorola et Time Warner. Luxxon n’est pas en reste avec Allen & Company, Cisco Systems, Ignite Group (NTT et NTT DoCoMo), Sony et Viventures.

Des offres assez similaires

Chacune de ces trois entreprises propose un serveur d’encodage vidéo adapté à la transmission via des réseaux sans fil (GSM, GPRS, UMTS). Leurs technologies de streaming se fondent toutes sur le standard Mpeg-4, avec les variations propres à chaque entreprise. Concernant les systèmes d’exploitation cibles, Windows Pocket PC rallie pour le moment les suffrages. Pour preuve, Packet Video fournit déjà son lecteur (player) vidéo aux assistants numériques suivants : Casio Cassiopea, HP Jornada, Compaq iPAQ et Trium.Emblaze se démarque toutefois des approches purement logicielles de ses concurrents, puisqu’il a développé une puce spécifique à inclure dans les terminaux mobiles. Ce qui rajouterait environ 15 dollars au coût du produit fini.

Réseaux sans fil et terminaux toujours à la traîne

Si, en amont, le processus d’encodage vidéo semble au point, le maillon faible, pour l’heure, se situe bien évidemment du côté des réseaux sans fil et des terminaux. Malgré sa qualité moyenne de connexion et ses fluctuations dans le débit, le GPRS est le minimum requis pour adresser une séquence vidéo de la taille d’une vignette vers un mobile (à la vitesse de 4 à 5 images par seconde dans le cas d’Emblaze). Selon le directeur marketing de cette entreprise, le protocole CDMA 1X (utilisé notamment en Corée) serait mieux adapté que le GPRS, du fait de la stabilité de ses débits.La connexion est une chose, la saturation des réseaux en est une autre. Selon les propos d’un responsable travaillant chez un opérateur, rapportés par la lettre professionnelle Mobile Internet Analyst, il suffirait que sept à huit personnes présentes dans la même zone consultent de la vidéo sur leur mobile pour faire ” exploser ” la station de base.Enfin, dernier hic et non des moindres : la vidéo est gourmande en ressources, et entame rapidement les batteries du mobile sollicité.En termes de déploiement, Packet Video travaille en Europe avec les opérateurs européens Sonera et Swisscom, tandis que des tests concernant la technologie Emblaze sont en cours avec France Télécom Mobiles, One2One (Royaume-Uni), Sonophone (Danemark) et Libertel (Pays-Bas).Emblaze se targue d’avoir signé un contrat avec Samsung, d’une valeur de 11 millions de dollars, pour le développement en commun d’une puce vidéo, et de voir Ericsson inclure son serveur vidéo dans son offre destinée aux opérateurs.Toutefois, malgré l’optimisme affiché, les premiers services de vidéo consultables sur un terminal mobile ne devrait pas voir le jour en France avant la fin de l’année. En attendant les réseaux de génération 2.5 ou 3, les spécialistes du streaming occupent le terrain en déclinant leur offre en version mineure, proposant dans le cas d’Emblaze l’envoi de liens multimédias, par courrier électronique, vers des assistants numériques, ou bien encore lémission de SMS vidéo.

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Laurent Campagnolle