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Apprendre à décrypter les contrats d’embauche

Si le secteur de l’informatique a le vent en poupe, mieux vaut se renseigner sur son fonctionnement avant d’y travailler. Certains professeurs détaillent à leurs étudiants les pièges qui peuvent se présenter à eux.

Rémunération annuelle de 250 000 francs par an, stock options, avantages en nature, etc. Tout cela, c’est quantitatif. Les étudiants ne doivent pas se laisser impressionner. L’important ? Evaluer dès le départ les potentialités du poste et voir ce qu’il sera possible d’en retirer en termes d’apprentissage”, met en garde Nesim Fintz, directeur de l’Ecole internationale des sciences du traitement de l’information (Eisti). Depuis huit ans, il forme, observe et conseille ses étudiants. Il a même instauré un système de tutorat, dans lequel les élèves sont suivis par des professeurs au cours des trois années de l’Eisti. L’occasion de relever les principaux écueils qu’ils risquent de rencontrer. Ainsi, Nesim Fintz constate que, “sauf exception, il ne faut pas immédiatement signer un CDI”. Mieux vaut effectuer un stage de plusieurs mois pour évaluer précisément le poste, le secteur et l’entreprise. L’évolution, l’encadrement et l’apprentissage pourront ainsi être examinés. Le candidat à l’embauche a aussi tout intérêt à considérer la santé de l’entreprise et son éthique. Pour ce dernier point, deux éléments sont révélateurs. D’une part, les clauses de non-concurrence : elles doivent nommer précisément les sociétés – et pas simplement les secteurs – et s’établir sur une durée raisonnable. Trois ans, comme le mentionnent certains contrats ? Une totale aberration. D’autre part, les contrats déjà signés par la société et les conditions dans lesquelles ils se sont effectués. “Pour faire son choix à partir de ces critères, la meilleure méthode est de les introduire dans un tableau, puis de les pondérer selon les priorités du candidat. Normalement, il ne restera que deux ou trois propositions intéressantes”, conseille le directeur de l’Eisti.
Autre lieu, autres m?”urs. Patrick Greussay, responsable du laboratoire d’intelligence artificielle de l’université Paris-VIII, recommande une approche plus pragmatique et plus généraliste. Il insiste sur l’entretien d’un réseau relationnel, “clé de la réussite dans une société qui évolue aussi vite.” Il conseille aussi de travailler ses réflexes de raisonnement, c’est-à-dire ” sa ” technique plutôt qu’une méthode standard, moins transposable. “On est ainsi plus à même de rebondir si nécessaire.” La mobilité doit donc rester un souci permanent. La meilleure manière de l’entretenir reste la culture générale. Elle passe par un apprentissage permanent de l’expression orale et de l’écriture, et par des voyages (pas seulement en Europe). “Garder un ?”il sur ce qui se passe en Extrême-Orient, surtout en Chine, est important, confie Patrick Greussay. Mais, aujourd’hui, il faut se tenir prêt à fonder son entreprise. Pour être le meilleur dirigeant possible, le passage par une start up s’impose – que l’expérience soit bonne ou mauvaise importe peu : elle reste une expérience. Autres atouts : connaître le fonctionnement des administrations nationales et, à l’opposé, celui des sociétés américaines.” Le jeune diplômé sera ainsi équipé pour la création d’entreprise, très favorisée par la conjoncture actuelle

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Nicolas Wierzbicki