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Appliances : des promesses en suspens

Après quelques ratés, les constructeurs étoffent leur gamme d’appliances, principalement sous Linux. Si ces petits équipements prêts à l’emploi présentent un intérêt en termes de convivialité et de prix, ils restent peu évolutifs et propriétaires, malgré un design parfois alléchant.

Les serveurs spécialisés, sous la forme d’appliances, peuvent être vus comme des boîtes noires censées simplifier la vie de l’utilisateur. Facilité de mise en ?”uvre et d’administration, et prix moins élevé qu’un serveur traditionnel font partie des promesses évoquées par les vendeurs… Des promesses toutefois pas toujours tenues, en particulier lorsque l’appliance est destiné à abriter un service HTTP. La cible visée par ce type de produit est large : les PME, les départements des grandes entreprises ainsi que, pour certains constructeurs à l’instar de Sun (Cobalt), les hébergeurs et consorts.En quelques mois, le monde des appliances a évolué. Le regroupement de HP et de Compaq voit la fin des appliances HP. Toutefois, on ne se retrouve pas face à une simple homogénéisation de gammes. Si Compaq lance dès juillet de nouveaux appliances, il ne propose plus de boîtiers faisant office de serveurs http, compte tenu des soucis rencontrés jusque-là. Dell, lui, tire sa révérence en stoppant ses PowerApps. Et IBM n’a pas été en mesure de fournir le moindre élément…Le système d’exploitation privilégié est très souvent Linux, à base d’une distribution modifiée de Red Hat. L’intérêt pour les constructeurs est de pouvoir confectionner à façon les services qu’il met à disposition dans son boîtier (Web, messagerie, cache, sécurité…). Toutefois, à l’instar de RightVision, ils déclinent également leur gamme sous Microsoft Windows. L’acquéreur doit alors tenir compte du coût lié aux licences logicielles.

Une richesse logicielle indéniable

Notons que le groupe Inti vient de lancer un boîtier dédié à la gestion de documents électroniques sous Windows à base de technologie Xerox. Voilà des boîtiers traditionnels faisant office de serveurs Web, de cache, ou encore, de NAS ! Quand cela n’est pas du Linux, les autres solutions du marché sont généralement à base de FreeBSD,VXWorks, un système d’exploitation temps réel, ou pour certains, comme CashFlow, à base d’un système propriétaire. Ce dernier se justifie par une optimisation dédiée au cache, alors que ce n’est pas le premier but des systèmes d’exploitation plus généralistes. Plus que pour l’achat d’un serveur traditionnel, en rack ou non, il convient de bien identifier l’usage de son appliance. En effet, ces boîtiers sont le plus souvent constitués à partir d’éléments de PC et offrent une capacité d’évolution assez limitée en termes de processeur, de mémoire, de disque dur, ou encore, d’interface LAN.Si l’offre logicielle est souvent riche, on constate que les appliances sous Linux sont rarement livrés avec les derniers packages des distributions Linux. Il y a peu, certains équipements étaient vendus avec une base Red Hat 6.2, et donc un noyau 2.2, alors que toutes les distributions actuelles sont en noyau 2.4. La richesse logicielle qui peut être offerte, notamment dans le cadre des licences GPL, permet aux constructeurs d’être généreux. Mais, une fois l’installation des applicatifs effectuée, il conviendra de vérifier les mises à jour pour plus de sécurité en utilisant un outil comme Nessus. Les tests réalisés par notre laboratoire sur quelques-uns de ces équipements laissent apparaître un certain nombre de failles de sécurité qu’il faudra corriger autant que faire se peut.

Des capacités d’évolution quasi inexistantes

Inconvénient de ces boîtiers : le passage d’un noyau 2.2 à un noyau 2.4 ne pourra se faire aussi aisément que sur un serveur traditionnel. Il faudra attendre que les constructeurs fournissent le CD de mise à jour, s’ils le font… Toutefois, force est de constater, au dire de ces mêmes constructeurs, que les acheteurs modifient peu les logiciels livrés en standard. Ce qui est bien dommage, car si la plupart des constructeurs contactés ont indiqué avoir modifié et renforcé la distribution de Linux embarquée, nous n’avons jamais été en mesure d’obtenir la liste de l’ensemble des modifications apportées. Si le système est Open Source, l’approche est véritablement boîte noire.Un autre inconvénient est la quasi-incapacité d’évolution de ce type de produit. On pourra augmenter la mémoire, dans certains cas, ou prendre un disque dur de plus grande capacité. Nous insistons sur le bien-fondé de définir à l’avance son équipement en fonction de l’usage souhaité. De plus, certains éditeurs proposent un package logiciel pour un appliance à monter soi-même.

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Olivier Ménager