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AOL veut faire taire les accusations de monopole

(mise à jour) AOL va proposer une architecture logicielle d’interconnexion entre messageries instantanées concurrentes. L’opérateur espère ainsi échapper aux autorités antitrust qui enquêtent sur sa position dominante dans ce secteur.

AOL abuse t-il, comme l’affirment ses concurrents, de sa position dominante sur le marché des messageries instantanées ? La FTC (Federal Trade Commission) a en tout cas décidé d’intervenir dans la guerre que se livrent les différents acteurs des outils de chat. Elle vient de demander qu’on lui communique certains dossiers, et a fixé des dates pour recevoir les dépositions d’AOL et de ses principaux concurrents. Et, ils sont nombreux à avoir déjà souscrit à la pétition FreeIM.org qui réclame que l’interopérabilité des messageries instantanées devienne une condition à la fusion d’AOL avec Time Warner.AOL a officiellement indiqué qu’il ne s’agissait que de pure routine, et que rien ne laissait penser que la FTC allait imposer des conditions à son alliance avec Time Warner. De plus, AOL s’est toujours défendu de vouloir empêcher l’interopérabilité des logiciels de chat. Explication avancée : les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour assurer la sécurité des échanges entre messageries instantanées concurrentes.Soumis aux pressions de la FTC et de ses concurrents, AOL a pourtant décidé d’accélérer le processus. Selon la presse américaine, l’opérateur devrait en effet proposer à l’IETF (Internet Engineering Task Force) une architecture logicielle permettant de créer un standard d’interconnexion entre messageries instantanées concurrentes. AOL espère ainsi mettre fin aux critiques l’accusant de “fermer” à la concurrence ses produits de messagerie instantanée pour préserver sa situation de leader.

AOL détient 90 % du marché

Aujourd’hui, en étant propriétaire d’ICQ et d’AIM (AOL Instant Messenger), AOL revendique pas moins de 150 millions de comptes ouverts de par le monde, soit près de 90 % du marché. Une situation qui, d’après ses concurrents, met AOL en position monopolistique. Mais, ce que craignent surtout les détracteurs d’AOL, c’est de ne pas pouvoir profiter de l’avenir radieux auquel semblent destinées les messageries instantanées.En effet, ces programmes, qui permettent à des communautés d’utilisateurs de communiquer en direct sur le Web, remportent un succès de plus en plus grand, surtout auprès des jeunes. Et AOL travaille déjà à la possibilité de diffuser par ce biais de nouveaux services (cours de la Bourse, informations sportives, etc.) ou même de la publicité… autant de contenus dont Time Warner dispose.On évoque également la possibilité de faire communiquer ces outils avec des téléphones portables ou des pagers. Au fur et à mesure des avancées technologiques, ces échéances se rapprochent et la tension monte entre les différents protagonistes.Mais l’histoire ne date pas d’hier, et la guerre des messageries instantanées a déjà connu de nombreux épisodes. Ainsi, l’été dernier, Microsoft et Tribal Voice avaient développé des messageries qui permettaient de communiquer avec les utilisateurs d’AIM. AOL avait immédiatement riposté en bloquant l’accès de ces nouveaux utilisateurs, arguant de la nécessité de protéger la sécurité et la vie privée de ses utilisateurs.
Microsoft et Tribal Voice ripostaient à leur tour en proposant sur leurs sites des patchs pour restaurer l’interopérabilité. Un chassé croisé qui dura plusieurs mois. Cette semaine, Odigo a réitéré la même action, en proposant une messagerie compatible AIM.En attendant que cette guerre prenne fin ou l’apparition du standard promis par AOL , les utilisateurs devront, eux, se contenter de messageries propriétaires. Lesprit communautaire garde ses limites.

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Isabelle Dumonteil et Antonin Billet