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AOL s’adjuge Time Warner

Les deux sociétés américaines ont annoncé leur intention de fusionner Cet accord doit assurer une complémentarité des activités

Nous assistons à un moment historique, où un nouveau média devient mature”, a déclaré Steve Case, PDG d’AOL, pour saluer la fusion entre le premier groupe multimédia, Time Warner, et le premier FAI, AOL. Moment historique aussi, où un groupe réalisant un chiffre d’affaires de 4,8 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) et 762 millions de dollars (743 millions euros) de bénéfices prend le contrôle d’un conglomérat dont le chiffre d’affaires est cinq fois supérieur (26,8 milliards de dollars, 25,9 milliards d’euros), mais avec un bénéfice net presque cinq fois inférieur (168 millions de dollars, 162 millions d’euros). AOL Time Warner devient le premier groupe mondial de communication, avec une capitalisation de 350 milliards de dollars (341 milliards d’euros). Plus que le simple rapprochement officiellement annoncé, AOL s’attribue, de facto, la majorité, avec 55 % des actions (qui seront cotées sous le symbole d’AOL), contre 45 % pour Warner.

Un rapprochement bénéfique

Gerald Levin, actuel PDG de Time Warner, occupera le même poste dans la nouvelle structure, tandis que Steve Case, le patron d’AOL, en deviendra le président. En échec sur Internet, Time Warner, détenteur, entre autres, des cha”nes CNN et HBO, a besoin de nouveaux canaux de distribution pour commercialiser ses programmes. AOL et ses 22,5 millions d’abonnés lui offrent un forum idéal. Pour sa part, le FAI peinait à trouver des canaux à hauts débits. Le réseau câblé de Time Warner lui permettra de réaliser ses projets, notamment autour de la Web TV et des programmes pay per view.
Chez AOL France, l’annonce n’a fait l’objet d’aucun commentaire. En revanche, chez AOL Europe (détenu à parité par Bertelsmann et AOL), les dents grincent, même si on assure que cet accord ne changera rien. Thomas Middlehoff, PDG de Bertelsmann, avait donné son accord à ce mariage, mais a-t-il vraiment eu le choix ? Il a démissionné de son poste d’administrateur d’AOL, arguant du fait qu’il se retrouvait en concurrence avec le nouveau groupe.Certains analystes voient, dans cette fusion, la victoire d’Internet sur les médias traditionnels. D’autres s’inquiètent de cette concentration de puissance. Quoi qu’il en soit, la convergence entre fournisseur de contenu et fournisseur d’infrastructures s’accélère. Il y a fort à parier que les concurrents d’AOL s’adjoindront, sous peu, des
majors
multimédias.

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FLORENCE PUYBAREAU