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Anticiper les bugs de votre réseau

Plus complexe, la topologie des réseaux d’aujourd’hui nécessite des outils d’administration offrant une vue d’ensemble des flux. Pour simplifier et optimiser la gestion, les outils évoluent vers une administration dynamique.

De même qu’il n’existe pas une topologie de réseau meilleure qu’une autre, il n’existe pas de solution d’administration applicable à tous les réseaux. Confronté à des choix plus stratégiques que techniques dans un réseau qui ne cesse de gagner en complexité, l’administrateur doit désormais adopter une démarche encore plus préventive que par le passé, le réseau étant désormais au c?”ur de l’activité de l’entreprise.

Optimiser le routage des flux

Critique, le plan de routage constitue l’une des premières tâches de l’administrateur. Statique (configurée manuellement) et/ou dynamique (le routeur alimente sa table de routage en fonction d’informations recueillies sur le réseau), la table de routage “doit rester la plus petite possible, souligne Patrice Roy, responsable du pôle réseau de Fluxus, car elle consomme beaucoup de CPU et de mémoire”.De manière générale, le point de centralisation des réseaux en étoile se prête plutôt à un routage statique, tandis que les réseaux maillés sont davantage adaptés au routage dynamique, normalisé par des protocoles tels que RIP (Routing Information Protocol) ou IGRP (Internet Gateway Routing Information Protocol) en interne, et EGP (Exterior Gateway Protocol) ou BGP (Border Gateway Protocol) en externe.

Des outils de supervision de la topologie du réseau

Quelle que soit la topologie retenue, nul doute que son administration ne se limitera plus à la surveillance d’un segment de réseau, comme le souligne Jean-Marc Molina de BMC : “Aujourd’hui, la problématique n’est plus de savoir si un segment de réseau fonctionne, mais de résoudre les goulets d’étranglement, d’identifier les équipements défectueux…, dans un réseau complexe relié à Internet “. Pour faire face à ces nouveaux enjeux, les consoles d’administration traditionnelles, capables de réceptionner les remontées d’alertes SNMP (Simple Network Management Protocol), protocole dédié à l’administration, ne suffisent plus. Si la surveillance de l’état d’un équipement est en effet toujours indispensable, l’enjeu de l’administration d’un réseau se situe plus dans la visualisation et la compréhension des corrélations entre les différents flux de données afin de prévenir les montées en charge, évolutions et autres causes de goulet d’étranglement.Plus complémentaire que concurrente des outils d’administration traditionnels, une nouvelle génération de solutions attaque le problème de manière préventive en favorisant une administration réactive. Véritables outils d’aide à la décision, des logiciels tels que Distributed Sniffer System de Network Associates, Patrol Dashboard de BMC ou encore Topaz Active Watch de Mercury Interactive et EcoTools de Compuware permettent en effet de modéliser et de superviser la topologie d’un réseau dans son intégralité.Peu ou pas intrusifs, certains se contentent de localiser les points “chauds”, tandis que d’autres vont jusqu’à la visualisation des flux et l’analyse des corrélations possibles entre eux, tel Visualis de BMC.Dans tous les cas, ces outils font de gagner un temps précieux : là où il fallait une semaine pour localiser la source d’un problème, quelques minutes suffisent.Commercialisés à partir de 22 870 ? (150 000 F), ils contribuent surtout à la prévention de problèmes tels que le sous-dimensionnement, tant au niveau des serveurs qu’à celui des réseaux.

Vers une administration dynamique des réseaux

Mise en ?”uvre par les équipements réseau, la gestion de la qualité de service, grâce notamment à la différenciation des flux en fonction des ports utilisés ou de protocoles dédiés à la réservation de bande passante tels que RSVP (Ressource reSerVation Protocol), reste difficile à gérer.Pour simplifier cette administration, l’IETF a ratifié un nouveau protocole fin 1999 qui devrait allouer dynamiquement la bande passante en fonction de critères tels que les droits de l’utilisateur, le type d’application, les paramètres de chiffrement liés au trafic d’une application, etc.Soutenu par la plupart des fabricants d’équipements réseau, ce protocole baptisé COPS (Common Open Policy Service Protocol) communique en effet avec un annuaire compatible LDAP (Lightweight Directory Access Protocol) afin de récupérer en temps réel les données nécessaires au routage de l’information.Concrètement, l’administrateur va pouvoir faire l’économie de millions de paramétrages, actualisés de surcroît régulièrement, en déléguant la gestion de la qualité de service à l’annuaire. Pour l’heure, il s’agit encore d’un doux rêve, l’implémentation de COPS dans les équipements réseau n’étant pas prévue pour tout de suite.

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Marie Varandat, Hafid Mahmoudi et Frédéric Simottel