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André Ampelas (RATP) : ‘ Nous n’installerons pas de hotspots, mais transformerons Paris en hot city ‘

A l’origine de nombreux projets innovants, passés ou futurs, à la RATP, son DSI, sur le départ, rappelle les technologies clés qui permettent de les mener à bien.

Rien ne va plus avec la direction de la RATP. Après trente-cinq ans de service, André Ampelas se voit contraint de quitter l’entreprise publique. Il y a quelques semaines, le DSI nous dévoilait ses derniers projets, en phase
d’aboutissement.01 Informatique : Quels sont les grands axes d’innovation technique de la RATP dans le domaine du service aux voyageurs ?André Ampelas : Le premier a trait aux péages, le deuxième à l’information des voyageurs et le troisième à la sécurité. Avec, aujourd’hui, une extension inattendue au multimédia. Dans chacun de ces trois domaines, de
très beaux produits vont voir prochainement le jour. Comme Cerise…Qu’est-ce que le projet Cerise ?C’est comme la cerise sur le gâteau. Et, pour une fois, nous n’avons pas fabriqué un acronyme. Cerise consiste à délivrer, dans les bus ou dans les trains, de l’information transport multimodale, en intégrant de l’image et du son.
L’origine de ce projet repose sur un simple constat.Quelle est votre définition de l’information multimédia dans les transports en commun ?C’est d’abord, pour le transport, la synthèse de tout ce qui existe aujourd’hui. Par exemple, l’affichage du prochain arrêt dans les bus. Mais c’est aussi des vues d’avion permettant aux passagers de situer le quartier dans lequel
leur bus circule.Vous évoquez aussi la possibilité d’ajouter du son ?Le son, l’utilisateur doit pouvoir le recevoir de façon optionnelle, grâce à un petit étui doté d’une simple réception radio. Prévu pour accueillir la carte Navigo, il permettra de recevoir des informations. Nous en avons déjà
commandé trois mille. Grâce à cet étui, les malvoyants pourront commander les feux pour traverser la route et recevoir de l’information de façon embarquée, et donc personnalisée. Ce boîtier coûte actuellement 10 euros environ. Par ailleurs,
l’intégration de ces fonctions sur d’autres supports, tel le téléphone portable, est en cours.Lorsque vous parlez d’interactivité, à quel niveau se situe-t-elle ?Supposons la diffusion dans un bus d’une publicité sur les Bahamas. Vous appuyez sur le bouton de l’étui. Si vous avez préalablement accepté d’être reconnu, nous savons alors que vous êtes intéressé par les Bahamas. Vous recevrez
donc chez vous ?” par e-mail, par exemple ?” une information ciblée. Dans les transports en commun, les gens veulent s’isoler tout en cherchant à se distraire. Avec le multimédia interactif, nous répondons à ces deux aspirations.
C’est un peu l’histoire du ‘ ticket chic-ticket choc ‘. A ma connaissance, cela n’existe encore nulle part.Comment comptez-vous faire transiter toutes ces informations ?Nous avons évalué à 4 millions d’euros la couverture de tout Paris en Wi-Fi par le biais de Telcité, notre filiale télécoms. Mais pour justifier une telle couverture, il faut disposer d’applications d’entreprise. Or, la RATP
ayant besoin de faire transiter de l’image en temps réel pour sécuriser son réseau, la décision d’investissement est déjà pleinement légitimée. Je pense donc que cela va se réaliser, et que d’autres entreprises en bénéficieront.Mais comment procéderez-vous pour faire passer autant d’images ?Ce sera possible car nous avons choisi des équipements de compression d’images assez exceptionnels. Nous avons utilisé la technologie de Visiowave ?” une spin off de l’université de Llausanne, rachetée
depuis par TF1. En travaillant sur des algorithmes d’ondelettes, on isole les hautes et les basses fréquences d’une image. En se limitant alors au traitement des hautes fréquences, on parvient à des traitements d’images peu voraces en capacité de
calcul, donc ‘ embarquables ‘.Qu’en est-il de la généralisation du ‘ passe-sans-contact ‘ ?Elle est en cours. L’enjeu actuel porte sur sa distribution. Aujourd’hui, nous développons des lecteurs USB miniaturisés pour rechargement par Internet. Il existe également désormais des automates bancaires capables de recharger les
‘ passe-sans-contact ‘ partout en France.Ces nouveaux produits reposent-ils sur des technologies de la RATP ?Tout ce qui régit les transmissions de proximité entre une carte et un lecteur repose sur au moins quatre brevets incontournables de la RATP. Dans cette phase de démarrage, ceux-ci ont déjà rapporté, sur les deux dernières années,
plus de 1 million d’euros à l’entreprise. Avec ses quatre brevets, la RATP devient incontournable. Pour tous ses documents sécurisés ?” permis de conduire, carte d’identité, etc. ?”, le Japon a d’ailleurs adopté notre
technologie. Et ce n’est qu’un début…

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Jean-Marie Portal