Passer au contenu

“ L’homme qui murmurait à l’oreille des hedge funds ”

“ Robert Moffat, le lieutenant fidèle, l’étoile montante, l’homme de confiance, avait un vice : le bavardage ”Renaud Bonnet, grand reporter à 01 InformatiqueGrandeur et décadence d’un homme bleu….

“ Robert Moffat, le lieutenant fidèle, l’étoile montante, l’homme de confiance, avait un vice : le bavardage ”
Renaud Bonnet, grand reporter à 01 InformatiqueGrandeur et décadence d’un homme bleu. Robert Moffat, pourtant programmé pour, ne sera pas le prochain patron d’IBM. Plus qu’une icône, Robert Moffat. Une caricature. Chemise blanche et costume sombre. Trente et un ans de maison. Manager de choc, dans le genre nettoyeur. Gains de rentabilité à tous crins, et tant pis s’il faut trancher, ou tant mieux. On lui confie les PC, il les revend à Lenovo. On lui donne les imprimantes, il les refile à Ricoh. Depuis quelque temps, il avait la responsabilité des processeurs, des serveurs, du stockage. Il ne les revendra pas. Il vient de tomber. Le lieutenant fidèle, l’étoile montante, investi de la confiance du PDG Sam Palmisano, avait un vice : le bavardage. Il causait à une amie. Une amie conseillère auprès de ces fonds spéculatifs qui nous font tellement rire. Le FBI a intercepté leurs échanges. Hilarant. Chargé de négocier le rachat de Sun, et d’en éplucher les comptes, Moffat alerte son contact : résultats trimestriels du constructeur supérieurs aux attentes. Il fait pareil pour les comptes d’IBM : ça va être bon. Chargé de suivre la revente des activités fabrication d’AMD ? auquel IBM fournit des technologies ? il tient au courant cette bonne amie : il y a des investisseurs, ils ont de l’argent. Des informations à chaque fois ultraconfidentielles, de celles qu’un responsable de son niveau sait qu’il ne doit jamais faire circuler. Des informations qui ont permis aux fonds spéculatifs mis au courant de gagner vingt millions de dollars. En trichant, bien entendu. Cela s’appelle un délit d’initié. Je ne sais pas quelles ont été les motivations de ce garçon. Il paraît qu’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. Peu m’importe, la justice nous le dira peut-être. En revanche, je ne comprends pas comment un type supposé incarner la crème de la crème des managers de choc, un type pressenti pour prendre le contrôle d’une entreprise de 350 000 personnes et 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires, a pu se comporter d’une façon aussi absurde. On sait que les unions consanguines produisent des enfants anormaux. L’inceste entre la finance et l’encadrement supérieur des entreprises, de la même façon, produit des monstres.[email protected]

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction