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Amnesty International dénonce les pays qui censurent Internet

Dans son rapport 2007, l’organisation de défense des droits de l’Homme place le Net au centre de la lutte pour le droit à la dissidence.

Poster sur un blog, envoyer un courriel, créer un site Internet : ce qui paraît anodin à bien des internautes français peut avoir pour conséquence, dans des pays comme la Chine, l’Egypte, l’Ouzbékistan, la Syrie ou le Vietnam, de
longues années de prison. Dans le droit fil de l’action déjà menée par l’association
Reporters sans frontières, Amnesty International a décidé de montrer du doigt les Etats fossoyeurs de la liberté d’expression sur le Net.‘ A l’ère de la technologie, Internet représente la nouvelle frontière dans la lutte pour le droit à la dissidence ‘, a déclaré, à l’occasion de la sortie du rapport annuel d’Amnesty, Irène
Khan, secrétaire générale de l’organisation. Arrestations de blogueurs en Iran, fermeture de sites à Bahreïn ou en Birmanie, filtrage de moteurs de recherche et procès expéditifs d’internautes en Chine, la liste est longue des exactions commises au
nom du supposé ‘ intérêt national ‘ de ces pays.

Les géants de l’informatique complices de la répression

En 2006, Amnesty International avait déjà lancé un site dédié
(Irrepressible.info), où l’organisation appelait les internautes à se mobiliser pour la défense des libertés sur le réseau mondial. Avec un succès pour l’instant mitigé, puisqu’en un an à peine
plus de 67 000 internautes ont signé la pétition disponible sur le site.Dans son
rapport 2007, l’ONG souligne également que la répression technologique nécessite un certain savoir-faire. C’est-à-dire que pour être efficaces, les autorités de certains pays (comme
l’Arabie Saoudite, la Biélorussie, la Chine, l’Egypte, l’Iran ou la Tunisie) s’assurent les services de sociétés complices.En novembre 2002, dans un précédent rapport
(Le contrôle de l’Etat sur Internet en Chine), Amnesty International avait déjà levé le voile sur la
part d’ombre de l’industrie informatique. L’ONG accusait alors plusieurs sociétés étrangères telles que
Cisco Systems, Microsoft, Nortel Networks, Websense et Sun Microsystems d’avoir fourni des technologies utilisées pour censurer et contrôler l’usage d’Internet en Chine.Cette publication avait alors, sans surprise, entraîné des protestations et des démentis indignés de la plupart des sociétés concernées.

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Philippe Crouzillacq