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Amazon poursuit sa marche forcée vers l’équilibre

La valeur phare de la nouvelle économie est en passe de réussir son pari. Critiqué sur ses chances d’atteindre la rentabilité après une phase de croissance effrénée, Amazon prend la voie du profit en divisant ses pertes par deux.

Conformément à ses intentions, Amazon a fortement réduit ses pertes au premier trimestre. Jeff Bezos s’estime en mesure de dégager les premiers bénéfices de l’histoire du marchand dès le dernier trimestre.L’entreprise a accusé une perte opérationnelle de 49 millions de dollars contre une perte de 99 millions un an plus tôt. Le chiffre d’affaires progresse de 22 % à 700 millions de dollars sur le dernier trimestre 2000 grâce, notamment, aux ventes de matériels électroniques à l’international qui ont compensé les revenus médiocres issus des livres, de la musique et de la vidéo.” C’est un autre trimestre de progrès significatif. Nous sommes en mesure d’atteindre, cette année, notre objectif d’un bénéfice d’exploitation pro forma au quatrième trimestre “, a déclaré le directeur financier Warren Jenson.

La rentabilité d’Amazon, une ” priorité absolue “

Les résultats de la période excluent néanmoins une charge de restructuration de 114 millions de dollars, ainsi que les gains ou les pertes encourus sur ses participations dans certaines entreprises. En incluant les charges, la perte nette du trimestre atteint 234 millions de dollars contre 308 millions sur la même période de l’année précédente.Jeff Bezos, qui fait de la rentabilité d’Amazon sa ” priorité absolue “, prévoit une croissance de 20 à 30 % de son chiffre d’affaires sur l’année, même s’il anticipe une stagnation de celui-ci pour les prochains trimestres 2001. Le président d’Amazon a aussi rassuré les marchés en mettant en avant la capacité de sa trésorerie. Ses liquidités se montent désormais à 643 millions de dollars, et devraient passer à 900 millions de dollars à la fin de l’année.Peu après la publication de ces résultats, l’action est remontée à 16 dollars quelques heures après la fermeture du Nasdaq, alors qu’elle avait clôturée à 15,68 dollars la veille. Depuis un an, le titre a néanmoins chuté de 70 %. Il a toutefois réussi à presque doubler depuis un plus bas de 8,10 dollars.

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Frantz Grenier (avec Reuters)