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Amazon.fr perd son PDG : tout va bien, merci !

Au moment où Denis Terrien quitte ses fonctions de PDG d’Amazon.fr, le discours convenu de la nouvelle direction peine à rassurer sur l’avenir de la société.

” Denis Terrien aura été l’un des principaux artisans de la réussite du lancement d’Amazon en France “, déclare Georges Aoun, le nouveau président-directeur général d’Amazon.fr, qui ne tarit pas d’éloges sur son prédécesseur.Officiellement, Denis Terrien s’en va pour ” des raisons personnelles “, après avoir vécu depuis août 1999 une ” expérience professionnelle unique “ au sein d’ Amazon.fr.Reste que la société vient de procéder, contrainte et forcée, à un renouvellement d’une grande partie de sa direction. Depuis le mois de mars, la directrice générale marketing, Cécile Moulard, la directrice de la communication, et le directeur des opérations, Vincent Marty, ont successivement quitté la péniche.

Amazon est en avance, mais sur quoi ?

Avec ses six boutiques en ligne actuellement opérationnelles (livres, musique, vidéos, DVD, logiciels et jeux vidéo), ” le spécialiste de la vente de biens culturels en ligne “ serait, selon Georges Aoun, ” en avance sur ces objectifs internes “ pour l’année 2001.Quant à savoir comment se porte réellement Amazon.fr huit mois après son lancement, le décryptage s’annonce ardu. Interrogé sur les perspectives comptables de sa société pour l’exercice 2001, Georges Aoun se refuse à communiquer des chiffres précis, se retranchant derrière “la responsabilité de toute société dont le titre est coté au Nasdaq “. Idem pour ce qui est de l’audience du site Internet Amazon.fr.La filiale française du groupe fondé par Jeff Bezos rencontrerait-elle quelques difficultés à s’imposer sur un marché où des sites comme Fnac.com ou Alapage.com sont déjà fortement implantés ? On est en droit de s’interroger.

” Les sociétés sérieuses n’ont pas de problèmes “

Au niveau mondial, Amazon.com vise toujours l’équilibre à l’horizon 2002. Pour y parvenir, la société a entrepris de réduire de 15 % ses effectifs, en supprimant 1300 postes en février dernier. Elle a par ailleurs agréablement surpris les investisseurs en annonçant des pertes deux fois moins importantes que prévu (49 millions de dollars) pour le premier trimestre 2001.A contrario, nombre d’analystes continuent d’émettre des réserves sur le titre Amazon.La banque Prudential vient ainsi de recommander à son tour la valeur à la vente, en indiquant que si Amazon.com avait effectivement gagné 3 millions de clients sur le premier trimestre 2001, la société en avait en parallèle perdu 2,3 millions sur la même période.” Les sociétés sérieuses n’ont pas de problèmes “, déclarait, quelques jours avant son départ d’Amazon.fr, Denis Terrien. Dont acte.

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Philippe Crouzillacq