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Altran tente toujours déchapper à ses dysfonctionnements

Après s’être affranchie des dysfonctionnements de comptabilité, la société de conseil en innovation renforce peu à peu sa structure financière.

Victime de sa croissance effrénée, Altran règle toujours ses problèmes internes. Mais le numéro un européen du conseil en innovation a désormais pris le taureau par les cornes. En témoignent les démissions, fin avril, de
Frédéric Ronan, directeur général du groupe en charge des opérations, et d’Alain Rougagnou, secrétaire général et ancien directeur financier.Ces démissions sont consécutives à un audit des procédures mené par le cabinet Ricol, Lasteyrie & Associés, qui a révélé des ‘ dysfonctionnements dans leur sphère respective de responsabilité ‘,
indique la direction.Ces irrégularités émanant de quelques filiales du groupe étaient relativement ‘ bénignes ‘ ?” erreurs de comptabilisation ou insuffisance de provisions sur certains contrats ?”, voire plus graves, comme
dans une filiale italienne d’Altran, dont les dirigeants ont été licenciés et contre lesquels le groupe a porté plainte.Plus globalement, ce rapport d’audit avait pour objectif de découvrir l’origine des dysfonctionnements mis en lumière par un premier rapport émis à l’automne dernier, qui avait entraîné une révision en forte baisse
du résultat net.

Une descente aux enfers en 2002

Constitué d’une myriade de filiales largement autonomes ?” cent quatre-vingts environ ?”, le groupe cherche désormais à définir des règles de contrôle interne plus strictes et à trouver une organisation
plus conforme à sa taille. Altran a, par exemple, renforcé ses équipes financières depuis le début de l’année.Et il devrait mettre en place dans les prochains mois un service d’audit interne sous le contrôle du conseil d’administration. Par ailleurs, un comité d’organisation et un comité opérationnel sont chargés de mieux
coordonner l’activité des filiales.Mais l’année 2002 restera à jamais synonyme de descente aux enfers. Les rumeurs de dysfonctionnement ont engendré la défiance des investisseurs, puis celle des clients. L’action, qui avoisinait les 60 euros fin avril
2002, ne valait plus que 3,3 euros le 5 mai dernier. La société a connu une régression de 9,3 % de son activité à périmètre constant (contre une croissance de 32,9 % en 2001).Elle devrait afficher une perte nette pour l’exercice 2002 (*) en raison du passage, dans les comptes, d’une provision de plusieurs dizaines de millions d’euros pour dépréciation des écarts d’acquisition. Le
chiffre d’affaires, prévu à 1,352 milliard d’euros, ne sera pas remis en cause.(*) Les résultats de l’exercice 2002 seront dévoilés d’ici au 20 mai.

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Olivier Discazeaux