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Alcatel tire son épingle du jeu, mais reste prudent

Son CA progresse mais son bénéfice recule. Un résultat honorable en cette période de tourmente

Après la débâcle des valeurs télécoms du début de l’année, on attendait avec impatience les résultats du premier trimestre d’Alcatel. Il est l’un des rares à tirer son épingle du jeu. Son chiffre d’affaires croît de 21%, pour atteindre 7,4 milliards d’euros (+ 24 % pour la partie purement télécoms), tandis que son résultat net fléchit de 19 %, mais reste positif à 210 millions d’euros. Cette belle surprise a été saluée par une remontée de 4 % du titre à la Bourse, lorsque les résultats de Lucent empirent, que Nortel, tout comme Motorola, sont dans le rouge, et que les chiffres d’affaires de ces sociétés sont en baisse.Même bonne tenue côté licenciements : Alcatel n’a, en effet, annoncé ” que ” 1 100 suppressions d’emplois aux Etats-Unis. Cela ne va toutefois pas sans des concessions à la conjoncture. L’industriel va sous-traiter au Singapourien Flextronics la fabrication de ses téléphones mobiles et lui vendre son site de Laval. L’usine alsacienne de Illkrich, qui fabriquait des terminaux, va devenir centre de production d’Optronics, filiale spécialisée dans la fabrication des composants optiques. Autre ajustement, Alcatel a revu à la baisse ses prévisions de croissance. Serge Tchuruk, le PDG, ne table plus que sur 5 à 15 % de croissance, contre 25 % il y a encore quelques mois. “Et encore, souligne-t-il, nous sommes à peu près les seuls à risquer des pronostics.”

Le Français épargné par la crise outre-Atlantique

Paradoxalement, les bons résultats d’Alcatel sont à mettre au crédit de ses faiblesses. Moins ” exposé ” que d’autres aux Etats-Unis, il ne subit pas le contrecoup de la crise outre-Atlantique. N’ayant pas une grosse part de marché dans les mobiles et réalisant 60 % de ses ventes auprès des opérateurs et principalement des exploitants historiques – ceux qui résistent le mieux -, il est plus à l’abri des faillites dans ce secteur.Si, voici un an, Alcatel avait pu mieux s’implanter aux Etats-Unis, gagner des parts dans les mobiles et conquérir de nouveaux opérateurs, il ne s’en serait pas privé. Et les résultats auraient peut-être finalement été moins bons.

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Jean-Pierre Soulès