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Alcatel redéfinit sa stratégie dans les PABX

Le constructeur se restructure à marche forcée. Après les terminaux cellulaires, c’est au tour de la branche Communication d’entreprise de s’interroger sur un avenir qui passe par de nouveaux canaux de distribution, notamment chez les opérateurs.

A défaut de racheter Lucent Technologies, Alcatel s’est finalement résolu à faire le ménage… dans ses propres activités. Après les terminaux cellulaires, dont la production vient d’être sous-traitée à Flextronics, c’est au tour de la division Communication d’entreprise (PABX) de s’interroger sur son destin. “La réussite à long terme de cette activité passe par des alliances “, explique le groupe dans un communiqué laconique.

L’activité Communication d’entreprise déjà maintes fois restructurée

Un contexte dans lequel Alcatel parle de repositionnement stratégique sur le marché des opérateurs pour justifier ce recentrage “, tout en évoquant de futurs désinvestissements.De fait, Alcatel Réseaux d’Entreprise, la structure de distribution de ses PABX, filialisé fin 2000, est aujourd’hui en vente. Reste à régler le sort des activités d’études et de production de la branche Communication d’entreprise (ex-Alcatel Business Systems). S’oriente-t-on vers un spin off, à l’instar de Lucent avec Avaya, vers un partenariat avec un sous-traitant de type Flextronics, ou vers une cession pure et simple de l’activité ? “Nous ne voulons plus être une société de PABX, mais un fournisseur de solutions de convergence voix/données, et nous souhaitons élargir la distribution de nos produits au canal des opérateurs “, répond Olivier Houssin, patron de cette activité, l’une des moins rentables du groupe, avec une marge opérationnelle de l’ordre de 3 %. Maintes fois restructurée, l’activité Communication d’entreprise (12 milliards de francs de chiffre d’affaires environ, hors réseau de distribution) s’est bien étoffée au cours de ces dernières années, avec le lancement d’une nouvelle génération de PABX (Alcatel 4400), suivi de divers rachats afin de conforter ses positions dans les centres d’appels (Genesys) ou encore la commutation IP (Xylan).Payée 2 milliards de dollars, cette dernière acquisition (pour laquelle d’importantes provisions viennent d’être passées) a notamment contribué à l’élaboration de l’OmniPCX, le PABX-IP d’Alcatel. Difficile d’envisager qu’Alcatel, dans ces circonstances, se sépare d’activités où le groupe détient d’importantes parts de marché dans l’Hexagone (plus de 50 % du marché français des PABX), et où il affiche de grandes ambitions en matière de convergence voix-données et d’environnement IP. Alors qu’Alcatel écarte, pour l’instant, tout désengagement de cette activité, la tendance est cependant générale : Avaya est une émanation de Lucent ; Bosch Telecom a revendu ses PABX à Tenovis ; Ericsson s’interroge sur une éventuelle sortie de cette activité, etc.

La fin d’une époque

Certes, la rentabilité de la communication d’entreprise est faible (hormis l’exercice 1999, pour cause de passage à l’an 2000), mais les grands constructeurs ont toujours affirmé qu’il était structurant d’être présent sur l’ensemble du spectre si l’on voulait peser sur l’évolution du secteur. Il est vrai que le poids, aujourd’hui prépondérant, des marchés financiers a passablement modifié la donne au cours de ces dernières années. Un phénomène qui s’est d’ailleurs amplifié ces derniers mois. À telle enseigne qu’Alcatel cherche, aujourd’hui, à rapprocher cette activité du marché des opérateurs et à diversifier ses canaux de distribution.

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Henri Bessières