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Alan Turing, l’homme qui a permis que le D-Day ait lieu en 1944

Considéré comme le père de l’informatique, le mathématicien Alan Turing joua aussi un rôle essentiel au cours de la seconde guerre mondiale en réussissant à percer le code secret des communications militaires nazies.

La planète informatique fêtait il y a tout juste deux ans le centenaire de la naissance d’Alan Turing. Ce mathématicien britannique mort en 1954 est considéré comme le père de l’informatique. Célébré chaque année depuis 1966, avec une récompense portant son nom, qui correspond au prix Nobel de l’Informatique, ce scientifique fait aussi partie des héros de l’ombre de la seconde guerre mondiale. Selon les historiens, ses travaux ont permis de réduire d’environ deux ans la capacité de résistance du régime nazi. Aidé par les recherches de scientifiques polonais, il a ainsi réussi à percer les formules de cryptage de la machine à coder Enigma utilisée par les nazis pour communiquer entre eux.

L’un des cerveaux les plus brillants de l’époque

En 1939, quelques jours avant l’invasion de la Pologne par les Allemands, des cryptologues polonais ont transmis à l’ambassade de Grande Bretagne leurs travaux sur le déchiffrage des codes utilisés par l’armée et la diplomatie allemande pour ses communications. Travaux que perfectionne par la suite Alan Turing. Identifié comme l’un des cerveaux les plus brillants du Royaume Uni, le gouvernement britannique lui a en effet demandé de suivre des cours de chiffre et de cryptanalyse dès 1938. 

D’origine allemande, les machines Enigma (en fait il existait toute une famille de modèles différents) ressemblaient à des machines à écrire. Utilisant une technologie d’électromécanique, Enigma faisait appel à des rotors montés sur des cylindres pour effectuer le chiffrement de l’information. En réussissant à percer le code, Alan Turing a ainsi permis aux alliés de déchiffrer les messages protégés par ces machines et de récolter de précieux renseignements sur l’armée de terre et l’aviation allemandes. Sa technique consistait en fait à créer une « bombe » électromécanique qui éliminait l’ensemble des clés de codage et rendait le message lisible.

Il participe au décryptage d’un deuxième système de codage des militaires allemands

Mais la période 1939-1945 ne fut qu’une étape dans la carrière d’Alan Turing. Dès 1936, il est repéré parmi les mathématiciens les plus doués de l’époque. Il met au point la machine de Turing, une sorte d’ordinateur mécanique mais doté de mémoire. En 1943, il rejoint les Etats Unis et participe aux travaux qui aboutissent là encore à casser le code de chiffrement d’une autre machine allemande –le téléscripteur de Fish- qui servait aux communications du haut commandement allemand et de l’Etat Major d’Adolf Hitler. C’est à partir de ces recherches qu’Alan Turing s’oriente vers la conception d’un ordinateur qu’il dénommera l’ACE (Automatic Computing Engine). Il poursuivra en parallèle des travaux sur l’intelligence articifielle, mettant au point une méthode baptisée test de Turing.

Fait-il partie de la légende Apple ?

Dénoncé comme homosexuel, il est condamné en 1952 à suivre un traitement de castration chimique (il a préféré cette peine à la prison) et écarté de nombreux projets scientifiques. Il meurt tragiquement en 1954 en mangeant une pomme qu’il a avait préalablement imprégné de cyanure. Certains continuent à penser que Steve Jobs a voulu lui rendre hommage en prenant la pomme comme symbole de sa société, mais la légende a été démentie depuis.

Il a été réhabilité le 24 décembre 2013 par la reine d’Angleterre Elizabeth II qui lui accorde le pardon royal. 

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Frédéric Simottel