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Akamaï et consorts : le second souffle d’Internet

Akamaï, Digital Island et Adero accélèrent la diffusion des pages Web. Ils s’appuient sur des technologies de réplication et de répartition de charge. Ils installent chez les opérateurs leurs serveurs et leur louent de la bande passante.

Réduire le temps d’attente d’affichage des pages Web est devenu une obsession pour les entreprises Internet. L’augmentation de la taille des ” tuyaux ” est une première solution, mais elle ne résout pas l’acheminement des données sur le ” dernier kilomètre “, c’est-à-dire de l’utilisateur final jusqu’au point d’accès. Une autre technique consiste à rapprocher l’information de l’utilisateur.

A la recherche du serveur le plus disponible

Les serveurs de cache fleurissent chez les fournisseurs d’accès à Internet et dans les entreprises. Se pose toutefois le problème du rafraîchissement des pages. Une nouvelle race de sociétés de services pourrait bien mettre tout le monde d’accord. Elles s’engagent à délivrer le contenu Internet plus rapidement. Adero, Akamaï ou Digital Island sont les plus actifs sur ce marché.
Pour réussir, ces trois acteurs mixent une technologie de répartition de charge dynamique avec des systèmes de cache. Leurs forces résident avant tout sur la vitesse de déploiement de leur réseau de serveurs. Ces entreprises multiplient les points de présence dans le monde. Ceux-ci sont constitués de serveurs qui assurent la mise en cache du contenu. Ces points de présence sont reliés aux réseaux des opérateurs. Ces trois acteurs bâtissent aussi leur propre réseau privé en louant de la bande passante auprès des plus grands opérateurs, comme GTE, AT&T, Level 3, etc. Cette diversité leur permet de faire face à l’éventuelle saturation d’un réseau en redirigeant le trafic vers un autre réseau.
La bande passante louée par ces entreprises devient conséquente. Akamaï, par exemple, se targue de disposer d’un ” réseau ” assurant un débit de plus de 10 Gbit/s. Mais cela ne suffit pas pour délivrer le contenu du serveur HTTP plus rapidement. Ces sociétés doivent faire le lien entre les serveurs de cache et les flux transitant sur le réseau. Pour cela, ils ont développé des algorithmes de répartition de charge ayant pour objectif d’assurer une meilleure disponibilité de l’information. Ces algorithmes agissent au niveau mondial et prennent en compte tous les serveurs déployés sur le réseau, soit plus de mille deux cents pour Digital Island et plus de trois mille pour Akamaï ! Dès que les temps de réponse d’un serveur commencent à baisser, les nouvelles requêtes sont automatiquement redirigées vers un autre point de présence. Ce dernier n’est pas non plus déterminé au hasard. Rien ne sert de renvoyer la requête sur un serveur peu sollicité si les temps de réponse sont élevés !

Une carte mondiale des temps de réponse

Adero, Akamaï et Digital Island dressent une vue de l’état des temps de réponse du réseau. “Cette opération est effectuée toutes les vingt secondes pour l’Europe, et toutes les trois minutes au niveau mondial”, déclare Bernard Seité, directeur général d’Akamaï pour l’Europe du Sud. Cette cartographie permet d’identifier le serveur à même de répondre à la requête de l’usager dans les meilleurs délais.
Ces acteurs se sont fait connaître par la diffusion vidéo et audio. Les besoins sont colossaux. CNN, le festival de Cannes, le tour de France, des concerts en direct, des défilés de modes, des assemblées générales… tout y passe. Et les clients en redemandent. Adero, Akamaï et Digital Island continuent leur croissance avec l’accélération du contenu de site plus institutionnel. Une autre version d’Internet est née.

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Xavier Bouchet