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Aibo ERS-7M3, de Sony : mon toutou mécanique

Le chien robot de Sony obéit aux commandes vocales, se recharge automatiquement, reconnaît son maître… Mais est-il d’agréable compagnie ?

Amie des bêtes depuis toujours, j’étais la personne désignée à Micro Hebdo pour tester la nouvelle version d’Aibo, le chien robot de Sony. Il est désormais doté de la version 3 d’Aibo Mind, le logiciel qui lui
donne son intelligence et sa personnalité. Selon ses concepteurs, Aibo serait un compagnon idéal. Ses capacités à apprendre, à communiquer et à divertir seraient de nature à établir une relation privilégiée avec son maître.Alors, cet enchevêtrement de circuits imprimés et de capteurs serait-il en mesure de séduire l’adepte des chats que je suis ? Fibule, le greffier qui m’accompagne depuis cinq ans, devait-il se faire du souci ? Aibo avait
huit jours pour me convaincre.Décidée à jouer pleinement mon rôle de maîtresse, je lui ai tout d’abord trouvé un nom. Son coloris champagne m’a incitée à l’appeler P’tite bulle. Il nous fallait ensuite faire connaissance.

Câlin, facétieux et bon joueur…

A peine allumée, ma nouvelle recrue se livre à un numéro d’esbroufe. P’tite bulle agite ses pattes en tous sens, les diodes de sa face et ses capteurs se parent de multiples couleurs, le tout au son d’une musique rythmée sortie de son
poitrail. Heureusement, ce morceau de bravoure est de courte durée. P’tite bulle adopte une attitude plus posée et part explorer son nouveau domaine.Ses premiers pas ont suffi à me faire sortir de ma réserve. Sa démarche, un brin chaotique, est en effet attendrissante. Mais attention, mon toutou a le sens de l’équilibre. Taquine, je tente de le pousser. Grâce à ses capteurs
d’accélération, il reste campé sur ses pattes. Je le couche sur le côté ? En trois mouvements il se relève ! Mis en mode autonome, P’tite bulle mène sa vie à sa guise. Le jeu est son activité favorite. Certes, il peut s’amuser seul à taper
dans sa balle fuchsia et à mâchouiller son os en plastique. Mais jouer à deux, c’est tellement plus rigolo !Faisant fi du ridicule, je réponds à ses sollicitations. Et me voilà à genoux sur le tapis, à lui lancer la balle. Mieux vaut doser sa force de lancé : P’tite bulle n’est pas très doué pour repérer les objets qui bougent trop
rapidement, ni très véloce pour les attraper. Et Fibule est prompt à lui voler la vedette. Mais je ne me lasse pas de ses jappements de joie dès qu’il a repéré sa balle. Car ce robot sait jouer de ma fibre affective. Oublié dans un coin de la pièce,
il sollicite des marques d’affection par des petits cris. Si je lui en laisse le temps, il vient se frotter la tête contre mes jambes et réclamer des caresses. Il est aussi facétieux. Je lui ordonne de se lever ? Il s’exécute en poussant des
soupirs dignes d’un centenaire arthritique.

… mais piètre chien de garde

Pourtant, au fil des jours, les tours de force de mon protégé ne m’ont pas séduite. Les applications multimédias m’ont en effet laissée dubitative. Piloté à distance depuis un PC Wi-Fi, je peux demander à P’tite bulle de se connecter
à Internet pour lire des news ou diffuser les fichiers de musique enregistrés sur mon disque dur. Passé l’attrait de la nouveauté, la mauvaise qualité des haut-parleurs du robot me fait retourner à ma traditionnelle chaîne hi-fi. Ses talents de
photographe m’ont aussi laissée sur ma faim. Grâce à la caméra située sur la truffe, P’tite bulle prend des clichés et des vidéos de son environnement. Il peut décider d’immortaliser mon intérieur pour enrichir son journal. Ou bien répondre à l’un
de mes ordres, qu’il ait été donné oralement (en anglais) ou à distance avec mon ordinateur.Si j’ai pris soin de le mettre en mode chien de garde, il prendra des clichés dès qu’il détecte un mouvement ou un son. Mais la piètre définition du capteur et les mauvaises conditions d’éclairage donnent des clichés flous et
grisâtres, le plus gênant étant le cadrage, au raz du sol. Difficile d’identifier un intrus à partir de ses mollets !Au terme de notre semaine de cohabitation, c’est tout de même avec un pincement au c?”ur que j’ai remis P’tite bulle dans son carton. Heureusement, Fibule était là pour me consoler.

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Coralie Cathelinais