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Affaire Megaupload, vers un abandon des charges contre Kim Dotcom ?

De nouveaux documents officiels dévoilés récemment montrent que le FBI aurait piégé Kim Dotcom. Des agissements qui pourraient aboutir à l’abandon des charges contre le fondateur de Megaupload, selon son avocat.

Après la perquisition chez Kim Dotcom jugée illégale, l’affaire Megaupload n’a pas fini de révéler de nombreux dérapages, et pas forcément du côté des accusés. Dernier rebondissement en date, le FBI aurait piégé Kim Dotcom pour le faire tomber, lui et son service dans le cloud.

Le FBI mal intentionné

Ainsi, en 2010, dans le cadre d’une enquête sur un site Web, nommé NinjaVideo, qui stockait des films pirates sur Megaupload, 39 fichiers ont été identifiés violant les droits de la propriété intellectuelle. Alerté par le FBI de l’existence de ces fichiers, Megaupload s’est proposé de les effacer. Mais selon Kim Dotcom, dont les propos sont rapportés par le New Zealand Herald, « nous avons été informés (par le gouvernement américain) que nous ne devions pas interférer avec l’enquête en cours. Nous avons totalement coopéré ».

Deux ans plus tard, en 2012, le FBI reproche à Megaupload d’héberger des fichiers illégaux et de ne pas les avoir supprimés. « Le FBI a utilisé le fait que les fichiers étaient toujours présents sur le compte de l’utilisateur pour obtenir un mandat pour faire saisir notre domaine. C’est scandaleux ».

D’autant plus gênant pour le FBI que celui-ci a obtenu un mandat en omettant de préciser que l’enquête de 2010 ne visait pas Megaupload mais une société tiers utilisant son service. De fait, Megaupload n’avait pas à supprimer les fichiers, puisqu’un ordre contraire lui a été donné.

Super jackpot pour Kim Dotcom

Cette nouvelle information est devenue disponible depuis qu’une partie des documents officiels a été ouverte à la consultation. Une ouverture rendue possible par la procédure intentée par l’Electronic Frontier Fondation en lieu et place d’un utilisateur de Megaupload.

Cette façon de procéder, selon la défense de Kim Dotcom, démontre que le FBI et les autorités américaines sont mal intentionnées. L’avocat de Kim Dotcom déclare que ces méthodes déplacées pourraient aboutir à l’abandon des charges avancées par le FBI.

Pas étonnant, dès lors que Kim Dotcom ait commenté cette nouvelle de manière plutôt euphorique. « Nous avons immédiatement touché le jackpot – ce premier petit bout de papier est le super jackpot ! », déclarait-il au New Zealand Herald.

De bonne foi

Kim Dotcom se retrouve du coup dans la position du net entrepreneur qui peut clamer haut et fort sa bonne foi : « Nous avons toujours coopéré (avec la justice, ndlr). Nous avons répondu aux demandes de retraits de fichiers. Nous avons été de bons citoyens entrepreneurs. »

Un mois après la procédure contre NinjaVideo, le fondateur de Megaupload envoyait un mail à ses partenaires indiquant que cette affaire représentait « une sérieuse menace pour (leur) entreprise ». Il leur demandait alors : « devons-nous déplacer notre domaine dans un autre pays (au Canada ou même à Hong Kong ?) ». Finalement, pensant être dans la légalité, Megaupload avait maintenu son domaine lié aux Etats-Unis, jusqu’à sa fermeture le 19 janvier 2012.

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Pierre Fontaine