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ADSL ou BLR ?

Techniquement très proches, l’ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) et la BLR (boucle locale radio) jouent la complémentarité en essayant de ne pas couvrir les mêmes zones, ni les mêmes besoins.

Avec l’attribution de licences par l’ART (Autorité de régulation des télécommunications) en juillet 2000, la BLR (boucle locale radio) se faisait fort d’amener l’internet à haut débit dans les entreprises à un rythme effréné, puisque son déploiement – ultra simple – ne nécessite que la pose d’antennes sur le toit des bâtiments. Côté opérateur, une station de base doit être installée sur un édifice assez haut, de façon à être en ligne de vue directe avec les antennes clientes.Deux ans plus tard, force est de constater que ce déploiement n’est pas à la hauteur des prévisions et que seuls deux opérateurs sur neuf coexistent sur ce marché, à savoir LDCom et Altitude Telecom. Alors que le cabinet britannique Ovum annonçait, en 1998, 250 000 entreprises clientes fin 2001, on en dénombre aujourd’hui que 1 500. Avec si peu de clients et un prix compris entre 50 000 et 100 000 ? pour une station de base fonctionnant à 3,5 GHz, on comprend que les opérateurs aient freiné leurs investissements et n’aient pas, au final, tenu leurs engagements.En outre, nombre d’entre eux considèrent que l’enjeu ne se joue pas entre les technologies BLR et DSL, mais entre France Télécom et les opérateurs alternatifs. Rappelons qu’en dehors des trois principales villes françaises, les accès DSL proposés par les opérateurs alternatifs concernent des offres de revente de France Télécom qui, grâce à ses paires de cuivre téléphoniques déjà installées, couvre l’ensemble du territoire. Dans ces conditions, il n’est donc pas étonnant que la BLR rencontre des difficultés à faire son trou.

Un coût concurrentiel, mais les débits de la BLR sont supérieurs

Pourtant, la technologie BLR ne manque pas d’atouts. Théoriquement, le débit symétrique atteint 8 à 10 Mbit/s. En outre, les services mis en ?”uvre sur les liens d’accès IP via les ondes hertziennes se révèlent identiques à ce que l’on trouve avec l’ADSL, c’est-à-dire du VPN, de l’interconnexion de réseaux locaux et l’émergence de VoIP.Certes, la qualité du signal peut connaître des dégradations selon les conditions météorologiques, mais, globalement, ces incidents restent rares. Le coût, enfin, est tout à fait concurrentiel vis-à-vis des offres ADSL du marché, pour des débits supérieurs.Bien que, géographiquement, la BLR essaie de s’implanter dans les zones non couvertes pas l’ADSL, les deux technologies se côtoient dans les trente principales villes de l’Hexagone. Une couverture de bonne augure pour la BLR. Reste à savoir si le phénomène Wi-Fi (réseau local sans fil à haut débit, nommé 802.11x) ne viendra pas jouer les trouble-fête.

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Lionel Sarrès